Publié le Vendredi 4 février 2022 à 08h58.

Nantes : « On ne dissout pas la révolte ! »

Depuis la mobilisation antifasciste du 21 janvier à Nantes, « Nantes révoltée » est devenu la nouvelle cible de Gérald Darmanin.

Le média indépendant est menacé de dissolution administrative suite aux déclarations d'élus LREM et LR mais aussi de la majorité municipale, PS et EÉLV, qui s'est empressée de condamner les prétendues violences des manifestantEs. Les menaces sont amarrées à l'inépuisable rhétorique du « casseur », pendant que les capitalistes expulsent les immigréEs, précarisent la population, détruisent les services publics et à l'occasion mutilent les manifestantEs.

Le pouvoir cible un média « gênant »

Ainsi, alors que la violence raciste et nationaliste décomplexée s'étale à longueur de médias et dans la rue, on réprime celles et ceux qui osent se soulever contre elle. En 1973, la Ligue communiste avait elle-même été dissoute pour avoir organisé une manifestation contre un meeting du groupe fasciste « Ordre nouveau », qui avait donné lieu à des affrontements avec la police qui protégeait les fascistes. Mais à l’époque, le journal Rouge avait pu continuer de paraître au nom de la liberté de la presse... En s’en prenant au média Nantes révoltée, Darmanin aurait-il envie de jouer les Monsieur Plus en réduisant au silence un média gênant pour un pouvoir qui veut continuer d’intimider et réprimer en toute impunité ses opposantEs, voire d'user d'un permis de tuer ? On se souvient que Nantes révoltée est le média avait publié les vidéos de la charge policière qui avait causé la mort de Steve Caniço.

Depuis le mouvement de contestation contre la loi travail de 2016, Nantes révoltée a joué un rôle essentiel de veille politique, et a été un relais et un soutien des luttes sociales écologiques et antifascistes. Et cette nouvelle offensive répressive ne doit rien au hasard dans une ville qui a constitué un des laboratoires de la répression d’État dans le cadre du mouvement d'opposition à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le préfet a d'ores et déjà annoncé qu'il organiserait une réunion à la fin de la crise sanitaire pour renforcer l'encadrement des manifestations à Nantes...

Faire face aux menaces

Plus largement, l'État bourgeois poursuit sa dérive autoritaire. Imposer de nouvelles régressions, afin de préserver les profits d'une minorité, implique pour les capitalistes un recours de plus en plus systématique à la politique de la matraque et à la criminalisation du mouvement social et de la contestation. La dissolution de Nantes révoltée, après celle du CCIF, serait une perte majeure pour la vitalité des luttes sociales et une défaite pour l'ensemble de notre camp social, à laquelle nous ne pouvons nous résoudre. Médias indépendants, associations, partis, syndicats : tout ce que construit la population pour défendre ses droits et ses intérêts en opposition aux politiques capitalistes, racistes et/ou patriarcales, est menacé par cette nouvelle intimidation de la macronie.

Une pétition de soutien contre la dissolution de « Nantes révoltée », pour la liberté d'expression et les médias indépendants, a déjà recueilli plusieurs dizaines de milliers de soutiens. Il faut la poulariser et construire partout des actions de solidarité pour dire ensemble : « On ne dissout pas la révolte ».

La pétition en ligne.