Publié le Mercredi 10 février 2010 à 23h22.

Nord Eclair du 05 février 2010

Le NPA va seul au combat

Nord Eclair, Publié le vendredi 05 février 2010 à 06h00

Le Nouveau Parti Anticapitaliste d'Olivier Besancenot a lancé mercredi à Lille sa « liste de combat social ». Emmenée par la syndicaliste Pascale Montel, elle entend se placer comme représentante d'une gauche sans concession.

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Leur mot d'ordre, c'est un peu « la vraie gauche c'est nous ». Sur une ligne de départ électorale bien chargée de ce côté de l'échiquier politique, le NPA entend faire valoir sa différence. Et attaquer bille en tête le Parti socialiste et Europe Écologie, les deux valeurs phares à la bourse aux voix de gauche. « Les régions socialistes n'ont pas été un contre-pouvoir. Elles n'ont pas été opposantes, mais co-exécutantes, notamment dans le domaine des aides aux entreprises qui au final licencient. Le PS a accompagné sans contrepartie », relève Jan Pauwels, n°2 sur la liste du Nord.

Le NPA taille aussi des croupières au Front de gauche, renvoyant sa tête de liste, Alain Bocquet, à sa gestion « pragmatique » à Saint-Amand. « Nous sommes une force anticapitaliste qui ne veut pas se compromettre. Dans les négociations avec le Front de gauche nous n'avons pas eu de réponses claires sur un engagement indépendant, pas eu de réponses sur les subventions publiques au privé », poursuit Jan Pauwels. Voila qui explique qu'ici, comme dans 9 autres régions, le NPA part seul à la bataille.

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Et comme personne n'échappe aux critiques du NPA, c'est enfin Europe Écologie qui finit sous les fourches caudines de la tête de liste régionale, Pascale Montel, déjà candidate lors des européennes. « L'écologie, ce n'est pas l'histoire d'un parti, c'est l'affaire de tous ». À l'écouter, l'anticapitalisme, c'est aussi de l'écologie. Et il n'est pas incompatible de lutter pour le maintien de l'emploi industriel et l'environnement.

Pour montrer qu'il ne fait pas que s'opposer, le NPA lance aussi quelques propositions, comme la gratuité des transports en commun, ou une politique d'emploi non-précaire pour les personnels de la région. Et n'oublie pas ses slogans nationaux, tels que l'interdiction pure et simple des licenciements.

Objectif : faire au moins aussi bien que lors des européennes, où le NPA avait glané 5,54 % des voix dans la région. C'est peu, mais ça peut faire bouger des lignes importantes à gauche, notamment pour un Front de gauche qui rêve de passer la barre des 10 %.

SÉBASTIEN LEROY