Salut à toutes et tous,
Unité à gauche toute ? D'accord, discutons-en.
On ne sait pas si, pour Hidalgo et Montebourg, il s’agit d’une posture pour s’en sortir la tête haute, tant ils galèrent. Alors ils proposent maintenant une candidature unique à gauche, tous derrière un programme commun. Pour les autres dits de gauche, Jadot, Roussel et Mélenchon, plus ou moins de gauche, plus ou moins dans le doute, c’est le refus d’envisager une éventuelle unité de toute cette « gauche » éparpillée et impuissante.
Du côté des anticapitalistes, éparpillés et fragiles aussi, faut dire qu’on ne s’est pas sentis concernés par l’appel paniqué au regroupement des bouts de la gauche. Il faut dire qu’il ne s’adressait pas vraiment à nous.
Cette gauche se regarde le nombril, ces candidat-es de gauche se parlent entre eux, entre collègues ou ex-collègues des ex-gouvernements de gauche ou des gouvernances actuelles dans les régions où les départements ou dans certaines grandes villes. Ensembles, à géométrie variable, pour gouverner... à droite toujours quand ils ont le pouvoir.
De trahison en reniements, on en arrive au paysage électoral sidérant d’une droite à 40%, d’une extrême droite autour de 35% et d’une gauche à 25% à peine. Mais cette gauche ne s’en prend jamais à sa responsabilité, elle constate les dégâts, sans jamais faire de bilan ni d’autocritiques de ses politiques passées, de tout ce qu’elle a renié, de ce qu’elle renie toujours, de ses mensonges, de ses trahisons. Sous Mitterrand, sous Jospin, sous Hollande, qu’ont fait les gauches plus ou moins plurielles ? Qu’ont-elles fait du pouvoir qu’elles ont eu entre les mains à plusieurs reprises ?
Aujourd’hui ces partis de gauche, le PS et ses complices, payent cher ce bilan catastrophique. La gauche institutionnelle est complètement discréditée. Mais surtout c’est la population qui paye tout ça et très chèrement. Ce sont des décennies de reculs sociaux, une société qui s’est droitisée et extrême droitisée, une démoralisation et une résignation du côté des gens mais aussi des forces militantes.
Alors sans faire les gros sectaires de service, sans non plus se réfugier dans une quelconque auto-proclamation, pour nous il n’est pas question de s’inscrire dans cette unité à gauche, de cette gauche-là, il n’y a aucun espoir en réalité de ce côté.
Par contre nous sommes d’accord pour débattre de l’unité qu’il nous faudrait reconstruire, d’une unité dans les luttes, dans la rue, dans les quartiers, dans les entreprises... on a besoin de se regrouper, de reconstruire une « gauche » sociale et politique, radicale, anticapitaliste, vraiment de gauche quoi.
Une gauche, un outil politique qui élabore un programme vraiment de gauche, un programme pour nos luttes, pour répondre immédiatement aux urgences sociales, écologiques, démocratiques.
Plus concrètement ça serait de stopper les licenciements, avec réduction massive du temps de travail, de lancer des plans massifs de recrutements, avec augmentation générale des revenus pour tous, personne ne doit vivre en dessous de 1800 euros nets par mois, réquisition des logements vacants pour reloger les sans-abris, réquisitions et expropriations, socialisation des banques, des multinationales de l’énergie et des transports, la reconstruction des services publics (santé, éducation, énergie, transport, logement, alimentaire...), égalités des droits pour toutes et tous, accueil des migrants, liberté de circulation et d’installation, régularisation des sans-papiers, soutien aux luttes féministes, LGBTI, antiracistes... et tant d’autres choses à défendre.
C’est un programme qui doit discuter clairement de redistribution des richesses, de reprendre ces richesses volées par les capitalistes, c’est carrément s’en prendre au pouvoir et à la propriété des possédants, à la logique même de ce système qui produit pour les profits et les fortunes d’une poignée de parasites.
C’est un programme qui devrait aussi prendre clairement position contre les idées réactionnaires et fascistes, contre les lois liberticides, contre la répression politique et les violences policières dans les manifs et dans les quartiers populaires. Face au danger d’une société autoritaire, il y a l’urgence d’une bataille démocratique pour toute la population.
Un programme réellement de « gauche », c’est un programme pour nos luttes, pour nos droits, c’est un programme en rupture avec toutes les politiques menées depuis très longtemps, c’est à notre avis forcément une confrontation avec le pouvoir, avec le système politique et économique actuel, avec les possédants, avec les ultra-riches. Réaffirmer un tel programme radicalement anticapitaliste c’est sûrement la seule manière de ne pas se faire avoir encore et encore.
Mais surtout c’est l’idée que la seule garantie, c’est quand on est des millions à s’occuper de nos affaires, à faire de la politique nous-mêmes, à nous organiser, à gérer nos luttes, à nous auto-gérer. Et l’unité dont nous avons besoin est celle qui nous prépare aux mobilisations générales pour changer la société, celle qui affirmera la nécessité de reconstruire le mouvement social, qui défendra cette perspective de renversement du système actuel pour une société sans oppression et sans exploitation.