Publié le Mercredi 7 juillet 2021 à 12h00.

#Poutou2022, c’est parti !

La conférence nationale présidentielle du NPA, réunie les 26 et 27 juin à Paris après deux semaines de débats dans près de 50 assemblées générales locales, a pris la décision de faire rentrer le NPA dans la campagne présidentielle en présentant la candidature de Philippe Poutou. Notre campagne ne fait que commencer, mais de premiers grands thèmes se dégagent et de premiers rendez-vous ont déjà eu lieu.

 

Nous l’indiquions dans la déclaration adoptée par la conférence nationale des 26 et 27 juin : « Après 18 mois de pandémie, force est de constater que le système capitaliste est incapable de résoudre les grands problèmes de l’humanité : au contraire, il en crée de nouveaux. » C’est à partir de ce constat de plus en plus largement partagé que nous avons décidé de mener une campagne résolument anticapitaliste, qui ne donne aucune illusion sur la possibilité d’améliorer les conditions de vie de l’immense majorité de la population par des aménagements à la marge du système capitaliste. Pas plus que nous n’entretenons d’illusion sur un prétendu « capitalisme vert », tant il est contradictoire dans les termes, qui laissent entendre qu’un système de production fondé sur la concurrence et la loi du profit pourrait d’une quelconque manière devenir écologiquement vertueux.

« Quand on parle de planification, on parle aussi d’expropriations »

C’est ce qu’a expliqué Philippe Poutou, invité sur le plateau du Média le 30 juin, lorsqu’il a été questionné sur le sens que nous donnons au mot « planification », utilisé par certaines formations politiques de la gauche institutionnelle : « Quand on parle de planification, nous, on parle aussi d’expropriations. On pose la question de la propriété privée : la planification n’est possible que s’il y a une socialisation. Par exemple dans l’automobile, ce n’est pas Ford ou General Motors qui vont planifier dans l’intérêt de la population ! » Énergie, transports, santé : autant de domaines essentiels dont on sait qu’ils devront être retirés des mains du privé si l’on entend accorder la priorité à la vie, qu’il s’agisse de la satisfaction des besoins essentiels de la population ou d’organiser une production respectueuse de l’environnement. Et au-delà de ces secteurs, c’est bien la question de l’organisation globale de la vie sociale et de la production qui doit être posée.

Une campagne anticapitaliste, c’est aussi une campagne qui fait entendre des revendications d’urgence sociale et démocratique, souvent portées par les mobilisations des premierEs concernéEs, qu’il s’agisse de celles et ceux qui luttent pour leurs emplois, leurs salaires, leurs conditions de travail, ou de celles et ceux – parfois les mêmes – qui se battent contre les discriminations, qu’elles soient racistes, sexistes ou homophobes : l’augmentation générale du SMIC et de l’ensemble des salaires, la réduction du temps de travail, l’interdiction des licenciements sont déjà au cœur de notre campagne, de même que le combat pour l’égalité des droits, contre les violences policières ou pour la liberté de circulation et d’installation.

Une campagne pour changer les rapports de forces

Une telle campagne n’a de sens que si elle se pense et se construit en lien avec les mobilisations, qui demeurent l’élément déterminant pour modifier réellement les rapports de forces. Se contenter d’avoir le « bon programme » ne peut suffire à peser concrètement sur la situation sociale et politique : il s’agit donc, comme nous l’écrivions là encore dans notre déclaration, de faire entendre « la volonté de rassembler pour changer le rapport de forces, de construire une contre-offensive, une mobilisation d’ensemble du monde du travail avec des grèves de masse, des manifestations, des révoltes. Parce qu’il n’y a pas de "sauveur suprême", il faut unir les nôtres pour se battre et défendre nos droits. » Une campagne électorale ne peut être une mise entre parenthèse des luttes sociales ; il s’agit au contraire de tout faire pour qu’elles s’invitent dans le débat politique, y compris par effraction !

Un des autres enjeux de la campagne sera de mener une lutte sans relâche contre les idées réactionnaires et contre la menace de l’extrême droite qui, malgré des scores moins élevés que prévu aux régionales, n’a pas dit son dernier mot. Un des axes centraux de notre campagne sera dès lors de construire des fronts contre les thématiques réactionnaires et d’avancer la nécessité de lutter pied à pied contre l’extrême droite en construisant les mobilisations unitaires les plus larges. Tel était le sens de la présence du NPA et de son candidat Philippe Poutou lors de la manifestation de Perpignan le 3 juillet, à l’occasion du congrès du Rassemblement national. Pour faire vivre concrètement les mobilisations, l’antifascisme, l’anticapitalisme, et rappeler qu’il n’y a pas d’autre solution aux crises actuelles sinon que celles et ceux d’en bas fassent irruption sur la scène politique, que les exploitéEs et les oppriméEs se représentent eux-mêmes et elles-mêmes, pour en finir avec l’exploitation capitaliste, le saccage de la planète et toutes les oppressions.