Publié le Mercredi 25 juin 2025 à 09h00.

Avoir 15 ans… et mourir du travail !

Lorenzo, apprenti maçon de 15 ans, a été percuté par un engin de chantier à Nice. Axel, en stage d’observation de classe de seconde dans un magasin Gifi, est décédé à la suite d’une chute de palette. Lucas, 17 ans, élève de bac pro mécanique automobile, s’est fait compresser le torse par une poutre métallique dans une usine. Trois adolescents morts au travail en moins de deux mois !

Ces drames ne sont que la partie la plus visible et la plus insupportable de la surexposition des jeunes aux accidents du travail. La semaine dernière encore, un apprenti de 18 ans a été brûlé à 75 % par l’incendie d’une fontaine à solvants dans un garage dans le Doubs, tandis qu’un jeune de 23 ans est mort écrasé sous un engin viticole dans le Var. 

Cette situation dramatique est parfaitement connue et documentée : les jeunes de moins de 25 ans sont 2,5 fois plus exposés aux accidents du travail que l’ensemble des salariéEs. Ce simple constat devrait conduire à réduire la présence des jeunes en entreprise, retarder l’âge d’arrivée au travail, et encadrer strictement les travaux auxquels elles et ils peuvent être affectés. 

C’est pourtant tout le contraire qu’ont fait les derniers gouvernements : Hollande a supprimé les contrôles préalables à l’affectation des mineurEs à des travaux dangereux et les a remplacés par une simple déclaration, que la plupart des patrons ne se donnent même pas la peine de remplir. Pour maquiller les chiffres du chômage, Macron a fait passer à grands coups de subventions publiques le nombre de jeunes en alternance de 400 000 en 2018 à plus d’un million. Des jeunes censés préparer des diplômes de l’enseignement supérieur se retrouvent ainsi à faire de la mise en rayon en étant payés moins que le Smic. 

Quant au stage de seconde qui a coûté la vie à Axel, il a été créé par Gabriel Attal lors de son passage éclair au ministère de l’Éducation nationale, malgré l’avis très largement défavorable du Conseil supérieur de l’Éducation. 

Et toujours moins de postes à l’inspection du travail, moins de médecins du travail, moins de représentantEs du personnel dans les entreprises. Le travail tue les jeunes, le gouvernement l’y aide, pour quelques profits de plus. C’est urgent pour les jeunes et les travailleurEs de s’organiser pour que ne soit plus permis aucun accident !