Publié le Dimanche 17 février 2013 à 20h26.

Sondage : le FN profite

Les sondages se suivent et se ressemblent… ou pas. Depuis 1983, l’année de la première percée électorale du FN, son image auprès des FrançaisEs est mesurée par une enquête détaillée réalisée par l’institut TNS Sofres. Les résultats de son édition 2013 viennent d’être rendus publics le 6 février.Premier constat : 32 % des personnes interrogées se déclarent globalement « d’accord avec les idées du FN ». La même proportion avait été mesurée en octobre 1991. Mais ce niveau élevé n’avait pas été atteint depuis. En 1991, la situation politique apparaissait d’ailleurs comme extraordinairement favorable au FN. L’implosion du bloc soviétique venait d’avoir lieu, et l'idéologie dominante y voyait la « mort définitive de l'idéal communiste ». Cela permettait à l’extrême droite de se présenter temporairement comme seule « alternative au système ». Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans une situation de glissement historique aussi rapide. Néanmoins, diverses initiatives de la majorité UMP de 2007 à 2012 ont à nouveau contribué à banaliser l’expression publique du racisme. Et le FN en profite. Une adhésion minoritaire au programmeCependant, il existe un décalage entre certaines idées générales associées au FN (« Il y a trop d’immigrés en France » : 54 % des sondés et 74 % des électeurs UMP interrogés se déclarent d’accord), et des prétendues solutions spécifiques préconisées par le FN. L’adhésion est ainsi minoritaire en ce qui concerne la sortie de l’euro et le retour au franc, soutenue par 29 % des sondés. La « préférence nationale » en matière d’emploi est aussi relativement minoritaire (24 % pour), alors qu’elle est présentée comme une sorte de recette-miracle par le FN pour résoudre les problèmes sociaux.Ainsi, le FN profite-t-il à la fois d’une montée d’un racisme diffus et général, reflétant aussi un affaiblissement des liens de solidarité dans la société, et de la faiblesse apparente des autres alternatives politiques. En revanche, les prétendues « solutions » qu'il présente ne convainquent qu’un noyau dur plus réduit.Bertold du Ryon