Les 3 et 4 mars se déroulait à Strasbourg un week-end de mobilisation antifasciste, qui s’inscrit dans la dynamique unitaire construite sur la ville depuis l’ouverture, au mois de décembre 2017 d’un bar fasciste dans le quartier étudiant de l’Esplanade.
Après deux premières manifestations, en décembre et en janvier, qui avaient réuni respectivement 300 et 600 personnes, nous étions à nouveau plusieurs centaines à exprimer notre haine du fascisme, à l’appel du collectif Fermons l’Arcadia.
Au programme du week-end : manifestation le samedi sous très haute surveillance policière, malgré les restrictions déjà imposées sur le parcours (interdiction formelle et renouvelée de manifester dans le quartier de l’Esplanade). Cette confiscation de l’espace, par les flics et les fachos, s’est doublée d’une présence policière de tous les instants, ce qui ne nous a cependant pas empêchés, à mi-parcours, d’opérer la jonction avec les militantEs kurdes qui manifestaient de leur côté leur solidarité avec Afrin. Pris de court, les flics n’auront pas pu empêcher le contact entre nos cortèges, prenant au passage une jolie leçon d’internationalisme : « Strasbourg, Afrin : partout résistance ! » Des deux côtés le même sentiment d’évidence à unir nos forces et la même conviction que le fascisme est l’ennemi mortel des peuples.
Une réussite à double titre
Après une soirée repas-concert où nous avons fait salle comble, le dimanche était quant à lui consacré à deux conférences-débats. La première, sur l’actualité du danger fasciste, a notamment permis l’intervention, très remarquée, d’un camarade membre de la commission nationale antifasciste (CNAF) du NPA. La seconde, sur la convergence des luttes antifasciste et antiraciste, a été assurée par un militant de l’AFA Paris-Banlieue ainsi que par Nordine Saïdi, militant antiraciste décolonial membre de Bruxelles Panthères. Ont ainsi pu être discutées les questions d’islamophobie, de racisme d’État et de convergence des luttes, dans un climat fraternel.
Ce troisième temps fort de la lutte pour la fermeture de l’Arcadia a ainsi été une réussite à double titre. D’une part, par le cadre unitaire mis en place et le nombre de signataires de notre appel, nous avons pu élargir notre socle de soutiens et donner une dimension nationale à notre mobilisation. D’autre part, nous avons donné à nos évènements une tonalité clairement internationaliste et antiraciste, deux composantes essentielles pour mener de façon victorieuse la lutte contre le fascisme. La mobilisation doit maintenant continuer de s’amplifier jusqu’à la fermeture de l’Arcadia et, au-delà, jusqu’à la constitution du mouvement antiraciste et antifasciste digne de ce nom dont nous avons besoin de toute urgence, à Strasbourg comme ailleurs.
Correspondant