Publié le Jeudi 31 mars 2011 à 22h56.

Tout reste à faire

Les résultats des cantonales peuvent apparaître bien dérisoires au regard des grands événements qui traversent la planète. Au Japon, une catastrophe lente et terrifiante illustre l’impasse catastrophique du choix nucléaire. Elle a provoqué des manifestations géantes en Allemagne et une expression électorale.

Au Royaume-Uni, quelques jours après le Portugal, des centaines de milliers de Britanniques battent le pavé contre le super plan d’austérité de Cameron. Pendant que le nœud coulant de la dette s’approche désormais de l’Espagne.

La révolution qui s’étend au Maghreb et au Machrek touche désormais la Syrie, provoquant une riposte sanglante du pouvoir en place. En Libye, les bombardements de la coalition occidentale visent à confisquer et canaliser la révolution libyenne pendant que, courageusement, le peuple libyen continue son combat contre la dictature ignoble de Kadhafi. Ces grands bouleversements posent trois questions décisives : le refus de payer la facture d’une crise et des dettes du capitalisme, le combat contre la guerre et l’Otan et pour la solidarité avec les révolutions du monde arabe, l’impérieuse nécessité d’une sortie rapide du nucléaire. Elles dessinent le projet d’une rupture avec le capitalisme, mais aussi avec les politiques menées depuis trente ans par la droite et les socio-libéraux.

En France, les cantonales expriment par l’abstention et le rejet de Sarkozy l’immense crise qui secoue le pays et qui profite pour l’heure au FN. La xénophobie et le racisme qu’exprime ce parti peuvent d’autant plus se renforcer qu’ils sont favorisés par une droite poreuse aux thèmes lepénistes et par une gauche de gouvernement incapable de produire une alternative populaire, sociale, démocratique, écologique.

C’est ce projet d’une alternative anticapitaliste qu’entend promouvoir le NPA dans les prochaines semaines. Nous sommes nombreux à ne pas nous résigner à une telle situation. Sur la base d’un vrai programme de rupture, d’une stratégie de mobilisation du monde du travail et de la population, les forces existent pour un rassemblement anticapitaliste indépendant du PS, dans la perspective des mobilisations actuelles et des échéances électorales de 2012. À nous d’agir en conséquence.

Pierre-François Grond