Publié le Lundi 24 avril 2023 à 09h01.

Vérité et justice pour les trois jeunes percutés par une voiture de police dans le 20e

Dans la nuit du 13 avril, trois jeunes, âgés respectivement de 17, 14 et 13 ans, rentraient chez eux, dans le 20e arrondissement de Paris, en utilisant un scooter en libre-service. L’un d’entre eux ne portant pas de casque, la police a cherché à les contrôler, mais ils ne s’arrêtent pas, et les policiers jugent alors bon d’essayer de les faire tomber et ce à deux reprises. Les témoins rapportent une première tentative de mettre un coup de portière au scooter avant de finalement les percuter volontairement en donnant un coup de volant, envoyant donc les trois adolescents au sol et en blessant grièvement deux. À la suite de cet accident, la conductrice a passé plusieurs jour entre la vie et la mort, mais son état s’est amélioré, et le plus jeune a été blessé au foie mais a pu sortir de l’hôpital le 19 avril. Le troisième passager a pu s’en sortir avec de légères blessures.

Immédiatement après l’accident, plusieurs témoins de la scène sortent leur téléphone pour filmer et on peut alors voir les policiers commencer à interroger les jeunes, malgré leur état grave, et leur retirer leur casque malgré le danger que cela représente après un accident.

La version que tous les témoin corroborent tranche avec la première version des policiers qui dit que ce serait la conductrice du scooter qui aurait d’elle même perdu le contrôle de son véhicule et causé l’accident.

Les familles n’ont par ailleurs pas été contactés par la police mais par l’hôpital et ça n’est que là-bas qu’elles ont pu savoir ce qui c’est passé. Les policiers présents ont incité les familles à ne pas saisir de l’Igpn mais uniquement aller au service en charge des accidents, essayant d’étouffer l’affaire comme un simple accident routier dont ils ne seraient pas responsables. Lors de leur déposition, là-bas, les parents du jeune de 14 ans ont même reçu comme conseil de la police de déposer plainte contre la conductrice du scooter (plainte qui a été retiré depuis).

Lorsqu’une des témoins est allée faire sa déposition et donner les vidéos qu’elle avait prises de l’accident, une policière l’a menacée de la mettre en garde à vue si elle n’effaçait pas ces vidéos .

Devant le nombre de témoin, tous accablant pour la police, les officiers qui ont maintenant été placés en garde à vue à l’Igpn et mis à pied, sont revenus sur leur version des faits et reconnaissent maintenant eux-même avoir percuté le scooter. À l’heure actuelle, un policier a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

Nous sommes solidaires avec les victimes et leur famille, pour qu’il obtienne la justice qu’ils recherchent, contre l’impunité policière. Une mobilisation sera probablement organisée dans le 20e le week-end des 29 et 30 avril pour exercer un rapport de forces, dans un quartier historiquement touché par les violences policières qui s’exercent dans les quartiers populaires.