Quelques jours après avoir rendu public leur patrimoine, les membres du gouvernement, réuni en Conseil des ministres le mercredi 24 avril, ont examiné une série de mesures visant à la transparence et au contrôle des responsables politiques. Un peu de bruit… pour rien.Pour celles et ceux qui en doutait, la démonstration est faite : quand on veut prendre une décision politique rapidement, on peut : à peine trois semaines après l'éclatement de l'affaire Cahuzac, le gouvernement accouche dans l'urgence de son grand projet destiné à assainir la vie publique… « Un tournant pour les institutions », d'après Hollande qui décidément n'en finit plus de se payer de mots.Une Haute autorité avec peu d'autorité…Dans la suite de ce qui s'est passé en pleine panique post-Cahuzac, le projet de loi institue donc une obligation de déclaration de patrimoine pour les responsables politiques, parlementaires, responsables d'exécutifs locaux, etc. Mesure phare, l'instauration d'une Haute autorité, « totalement indépendante », chargée de contrôler les déclarations de patrimoine et d'intérêts, avec le grand pouvoir… d'enquêter et d'écrire un « rapport spécial ». Plus une série de mesures encore floues pour lutter contre les conflits d'intérêts… sans aller toutefois jusqu'à interdire l'exercice de certaines professions pouvant pourtant être incompatibles avec la fonction de parlementaire.Au nom de la lutte contre le « voyeurisme » ou la « démocratie paparazzi », le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone trouve visiblement que c'est déjà trop. Il se fait ainsi le porte-parole d'un très grand nombre de parlementaires de gauche et de droite qui pensent tous que, pour vivre heureux, il vaut mieux vivre caché, même quand on est un responsable politique élu.En tout cas, une chose est sûre : ce n'est pas ce catalogue de nouvelles mesurettes gouvernementales qui vont aider ceux d'en bas à prendre leurs affaires en main.Manu Bichindaritz
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