Publié le Lundi 27 octobre 2008 à 17h36.

Zéro licenciements !

Sarkozy n’a qu’une volonté : sauver et renforcer le capitalisme. Les propositions avancées depuis le début de la crise, que ce soit à Toulon, en Haute-Savoie ou dans les Ardennes, ne dérogent en rien à la politique libérale : travailler plus et plus longtemps ; diminuer massivement le nombre de fonctionnaires, faire de nouveaux cadeaux fiscaux au patronat et aux plus riches, en supprimant la taxe professionnelle, en développant les contrats aidés ou en créant de nouvelles niches fiscales.

Mais aussi en accélérant la privatisation de la santé et celle de La Poste… Bref, pendant la crise rien ne change !

La première préoccupation du gouvernement Sarkozy, pour prétendument limiter la casse, est de sauver les banques en y injectant de l’argent public, et de soutenir l’économie, avec comme mesure phare la création d’un « fonds public d’intervention » pour les entreprises en difficulté. Cette aide apportera des fonds propres supplémentaires aux entreprises petites et moyennes qui en ont besoin, au même titre que du crédit par les banques. Il sera géré par la Caisse des dépôts et consignations (CDC), « sous la surveillance du Parlement ». Il bénéficiera également des ressources propres de la CDC, complétées par des ressources publiques ou privées, sans autre précision.

Après la sauvegarde des banques et des entreprises, le troisième volet du plan anticrise était très attendu, puisqu’il concerne l’emploi. Face à la remontée du chômage et des licenciements – comme dans l’automobile ou encore la vente par correspondance –, le gouvernement ne pouvait plus rester muet sur la préoccupation majeure de la population. Là encore, rien de nouveau : toujours plus de précarité, en favorisant l’emploi des contrats à durée déterminé (CDD) sans limite pour les petites entreprises ; développement des contrats aidés (autrement dit, financés par l’État)… Bref, toujours la même recette, qui date de plus de 25 ans et qui n’a pas permis, loin de là, de stopper le chômage et les licenciements.

Toutes les mesures prises par les gouvernements occidentaux ne visent pas à changer les règles qui ont mené à la crise actuelle : elles cherchent essentiellement à remettre de l’huile dans les rouages des banques pour « restaurer la confiance » et permettre que les affaires reprennent. À aucun moment, ils n’ont remis en cause l’exigence de la profitabilité maximale, la libre circulation des actions de Bourse et tous les mécanismes qui amplifient les phénomènes de Bourse.

Leur crise révèle les montants astronomiques d’argent accumulés par les capitalistes et mobilisés en permanence pour la recherche du profit maximum. Dans ces sommes, il faut aussi inclure les profits réalisés sur les crédits souscrits par les salariés, la mainmise des banques sur tous les systèmes d’assurance sociale et de retraite, qui mettent à leur disposition des sommes servant autrefois de base à la redistribution sociale. Ces sommes colossales ont été détournées de la redistribution salariale.

Il est urgent que l’ensemble de la gauche politique et sociale défende un plan d’urgence sociale qui demanderait la nationalisation de l’ensemble du système bancaire et d’assurance, la mise sur pied d’un service public bancaire et d’assurance, une répartition immédiate des richesses au profit des salariés (en augmentant de 300 euros net tous les salaires, revenus et pensions, aucun revenu et salaire ne devant être inférieur à 1 500 euros net), l’instauration de l’échelle mobile des salaires et des revenus. Mais cela exigera aussi le refus de tout licenciement collectif ou individuel, et le CDI comme norme de contrat. L’urgence actuelle est encore d’essayer de faire converger toutes les luttes contre les licenciements et, pourquoi pas, d’appeler à une manifestation contre les licenciements, comme cela a été le cas en 2001.

Face à la crise, nous proposons que la société arrête de subir l’économie de marché, qu’elle change, de façon radicale, le mode de développement économique et social actuel, et qu’elle s’attelle enfin à la construction d’une autre société que la société capitaliste. C’est urgent, mais c’est possible !

Sandra Demarcq