Publié le Mercredi 28 octobre 2020 à 09h18.

40 000 excluEs des augmentations salariales dans la santé

Chaque semaine qui passe révèle la véritable nature du « Ségur » signé par des organisations syndicales bien pressées d’arrêter une mobilisation d’ampleur à l’hôpital public.

 

La dernière sérieuse entourloupe du ministère via les négociations du « Ségur » est un véritable coup de poignard dans le dos pour tous les salariéEs du médico-social et une atteinte à l’égalité salariale dans la fonction publique hospitalière.

Le médico-social rattaché à un hôpital public, le plus souvent un établissement public de santé mentale, et le médico-social relevant de la fonction publique hospitalière sont visés par le ministère. Cela représente plus de 40 000 agentEs.

Le ministère de la Santé et Olivier Véran ont décidé, dans un décret paru au Journal officiel le 19 septembre, d’exclure tous les agentEs du médico-social public du bénéfice du complément de traitement indiciaire de 183 euros arrachés par la mobilisation des hospitalierEs et qui devait être perçu en octobre pour partie, le reste en mars 2021.

Discrimination salariale

Le ministre, avec le « Ségur », a donc ouvert une nouvelle modalité dans le management des agentEs : la discrimination ! Jusqu’à présent, c’est l’égalité de traitement qui prévalait dans la fonction publique hospitalière, quel que soit le lieu d’exercice. Olivier Véran inaugure un salaire en fonction de l’endroit où intervient le fonctionnaire. C’est un message d’une extrême brutalité adressé au médico-social comme à touTEs les salariéEs des hôpitaux publics.

Il faut savoir qu’une grande partie de ces agentEs sont titulaires de la fonction publique hospitalière et salariéEs d’un établissement public. Le passage au médico-social de certaines Maisons d’accueil spécialisée (MAS) et autres services (Caarud, Samsah…) a été acté par les directions des établissements dans le passé sans pour autant que les agentEs perdent leur statut de fonctionnaire de la fonction publique.

Exercent dans ces services du médico-social, des infirmierEs, aide-soignantEs, aides médico-psychologiques, éducateurs, agentEs se service, agentEs techniques… Toutes et tous fonctionnaires avec les mêmes devoirs et les mêmes droits que leur collègues des hôpitaux, avec jusqu’à aujourd’hui les mêmes grilles salariales.

Demain, à qui le tour ?

Cette décision brutale du ministère a été vécue comme un véritable camouflet par ces salariéEs. Mais passé le dégoût, la tristesse et le découragement, les agentEs du médico-social ont relevé la tête depuis quelques jours et beaucoup veulent se battre contre la décision du ministre.

Leur revendication est simple : une même fonction publique, un même établissement, un même salaire ! C’est ce que l’on a vu fleurir partout dans les slogans et sur les banderoles des médico-sociaux en lutte. Nous sommes tous et toutes concernéEs. Cette affaire est un test pour le ministère : aujourd’hui ce sont les médico-sociaux ; demain à qui le tour du salaire dépendant du poste occupé ?

Plusieurs établissements du médico-social rattachés à un hôpital et des établissement du médico-social de service public sont désormais mobilisés. Ces dernières semaines les salariéEs en grève ont manifesté dans des villes comme Rennes, Dieppe, Caen, Évreux, Gourmelen, Marseille, Libourne... une vraie traînée de poudre. La mobilisation relayée essentiellement par la CGT et SUD doit maintenant s’amplifier, se coordonner dans l’unité de tous les salariéEs du secteur public de santé : il faut aller vers des mobilisations unitaires régionales pour converger au niveau national.