Publié le Lundi 2 février 2009 à 10h26.

Après le succès du 29 janvier dans les hôpitaux, imposer le retrait de la loi Bachelot !

Le 29 janvier le ministère a recensé un taux de 21,3% de grévistes dans les Hôpitaux. Ce chiffre considérable et inhabituel prend en compte le taux de participation dans les très petits établissements, rarement en grève, les assignations1 massives et abusives de personnel devenues habituelles, les modes défavorables de calculs de grévistes.

La présence des cliniques privées comme du secteur médico social associatif dans les cortèges confirme ce haut degré de mobilisation. Nos correspondants nous signalent des taux de 40% de grévistes dans de nombreux établissements. Dans les manifestations, slogans et banderoles exigeant le retrait de la loi Bachelot ont été nombreux.

Les personnels de psychiatrie, se sont également mobilisés contre les dérives sécuritaires actuelles du pouvoir. Exaspération et colère se sont exprimées contre des conditions de travail de plus en plus insupportables, les suppressions d’emplois, les remises en cause des protocoles sur les 35 heures, ainsi que l’exigence de salaires décents.

Cette remobilisation des personnels hospitaliers modifie le rapport de force au moment où va s’engager le 10 février le débat parlementaire contre la loi Bachelot. C’est un bras de fer qui s’engage.

Le pouvoir fait de cette loi un étendard de sa politique et est bien déterminé à la faire passer, coûte que coûte. Selon la stricte arithmétique parlementaire, la cause est entendue. Si le Parti socialiste par la voix de sa secrétaire nationale chargée de la santé s’affirme en faveur du retrait de la loi, et une « remise à plat », il est de toute façon minoritaire. Par ailleurs, les lobbies puissants agissent dans le sens du durcissement de la loi. Non seulement les patrons de l’hospitalisation privée (ce qui ne surprend pas) mais aussi les directions d’hôpitaux publics regroupées au sein de la Fédération Hospitalière de France, présidée par l’ancien ministre socialiste de la santé, Claude Evin.

Mais la puissance de la mobilisation sociale, peut mettre en échec cette mécanique. L’intersyndicale de l’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) –qui regroupe l’ensemble des syndicats sauf la CFDT- appelle le jeudi 12 Février à une manifestation avec pour mot d’ordre central le retrait du projet de loi Bachelot. Cette manifestation partira à 10h30 de Port Royal pour se diriger vers l’Assemblée Nationale. Malgré le peu de temps de préparation, cette manifestation doit devenir une véritable manifestation nationale, avec une montée à Paris des personnels en grève le 12 Février. Il n’y a donc pas une minute à perdre pour mobiliser. Sans attendre les appels des fédérations nationales. Partout, à la base, doit s’organiser la journée du 12 février , dans la perspective d’un mouvement national de grève, avec le soutien des usagers, des comités de défense, seul moyen de défendre et d’améliorer l’Hôpital Public.

Le gouvernement ayant « décrété l’urgence » pour ce projet de loi, le débat parlementaire devrait s’achevez à la fin de la première semaine de Mars. C’est donc une course de vitesse qui s’engage, et il manque toujours un appel intersyndical clair à la grève et à une manifestation nationale.

Les choses bougent pourtant. A l’issue de son Conseil fédéral la fédération SUD appelle à la mobilisation pour le 12 avec une participation pour ceux qui le peuvent à la manifestation à Paris et à « s’organiser dans la perspective d’une manifestation nationale début mars pour le retrait de la loi Bachelot et l’obtention des moyens nécessaires pour des soins de qualité et de meilleures conditions de travail pour les usagers et dans l’intérêt de la population ». Quant à la fédération CGT, soumise à une intense pression de ses syndicats s’oriente aussi dans la direction d’une journée nationale de grève et de manifestation début Mars.

Enfin les 3 collectifs (contre les franchises, coordination des comités de défense, convergence nationale), dans une déclaration « considèrent à l'unanimité, qu'une initiative nationale spécifique sur ce mot d'ordre [retrait de la loi Bachelot] EST NECESSAIRE entre le 7 et le 14 mars et nous appelons toutes les organisations qui le souhaitent à une réunion dans les tous prochains jours pour en discuter les modalités »