Au moment où le gouvernement envisage de nouvelles mesures pour réduire les arrêts de travail et contrôler encore davantage les médecins censés être trop généreux pour les attribuer, une étude de l’assureur Malakoff-Méderic dont les résultats viennent d’être publiés prend à contrepied le discours gouvernemental et les préjugés largement encouragés sur ce sujet.
Cette étude menée auprès de 2 millions d’assuréEs de la compagnie, et complétée par un sondage auprès de 5 000 salariéEs, établit que les travailleurEs sont de plus en plus nombreux à renoncer aux arrêts de travail qui leur sont prescrits, au prix de la dégradation de leur santé.
Très fortes pressions
42 % des personnes interrogées se seraient vu prescrire un arrêt maladie au cours de l’année précédant le sondage, soit un point de plus que l’année d’avant. Les interruptions de travail de plus de trente jours auraient augmenté de 10 % entre 2012 et 2016. Mais 23 % des arrêts maladie prescrits n’ont pas été respectés, ce qui représente quatre points de plus qu’il y a un an. Sans surprise, ce sont dans des secteurs comme l’hôtellerie-restauration ou les personnels d’encadrement, soumis à de très fortes pressions, que les arrêts sont les moins respectés. Pourtant, la moitié des personnes interrogées considèrent que la productivité et la qualité de leur travail, ainsi que leur état de santé, a pâti de leur refus de s’arrêter, et peut avoir provoqué des rechutes et le prolongement de leur maladie.
Jean-Claude Laumonier