Publié le Dimanche 6 octobre 2013 à 21h29.

Centre IVG de l’hôpital Tenon (Paris 20°) : nouveaux problèmes, nouvelles mobilisations

Avant l’été, les choses semblaient bien fonctionner au CIVG de Tenon, dont la réouverture avait été obtenue il y a 18 mois après une mobilisation prolongée. Deux infirmières (dont une en formation) étaient en fonctions. L’effet des vacances sur le service causait du souci, mais on avait appris que le nouveau local du Centre serait inauguré début septembre avec deux infirmières et une conseillère familiale à plein temps. Quant à la demande d’une personne pour  l’accueil, elle serait prise en considération.

 Mais au retour des vacances, on s’est soudain retrouvé avec une situation très dégradée : plus qu’une seule infirmière pour tout faire (accueil et soins – avec 600 IVG par an, en augmentation) et aucune nouvelle du nouveau local.  

Le Collectif CIVG Tenon n’ayant pas eu de réponse à sa demande d’entretien avec la directrice de l’hôpital, décision a été prise d’occuper le hall du nouveau bâtiment de Tenon, jusqu’à ce que la réponse arrive.  

Mercredi matin 3 octobre à l’entrée de ce bâtiment, le BUCA, nous le trouvons barré par des CRS, flics en civil et agents de sécurité de l’hôpital, en train de contrôler tous les entrants. Nous entrons donc ailleurs et marchons vers le BUCA à une trentaine, avec le renfort de camarades de SUD et de la CGT de Tenon, de travailleurs/es de l’hôpital, de représentants de l’UL CGT 20° et de la CGT AP-HP.  Un autre groupe diffuse le tract du collectif devant l’entrée - la police interdisant de le faire dans le hall. On essaie de déplier notre banderole, mais elle nous est arrachée avec violence par le chef de la sécurité de Tenon, devant les yeux effarés  des gens rentrant à l’hôpital. Des journalistes de Libé et du Parisien sont là, des photos sont faites et une vidée sera mise en ligne sur youtube.  

Vers 11 heures, le flic en charge de l’opération vient nous dire que la directrice s’entretiendra avec une délégation de dix personnes à condition que nous quittions le hall. Nous décidons finalement de nous rendre à cet entretien, pendant que le reste des « occupantes » attendent dans les jardins de l’hôpital. Nous nous dirigeons vers les ascenseurs qui relient le nouveau bâtiment avec l’ancien, mais les trouvons bloqués. La police nous dit que nous devons sortir de l’hôpital pour rentrer ensuite par l’entrée principale. Les ascenseurs (utilisés aussi pour transporter les malades) resteraient bloqués tant qu’on n’aurait pas quitté l’hôpital.  

On descend par les escaliers en manif. En arrivant au jardin intérieur, on se retrouve face aux CRS en formation, qui nous repoussent brutalement au-dehors. Cette utilisation de la force contre des femmes dont la moyenne d’âge va au-delà de la cinquantaine, et dont deux sont handicapées, est mal vécue même par le personnel de sécurité de Tenon, qui se tient à l’écart de l’affrontement. Un des salariés de l’hôpital qui demande à entrer pour prendre son service est tabassé par les CRS. La délégation affirme qu’elle ne bougera pas tant qu’il ne sera pas relâché. Des flics de civil l’accompagnent pour prendre son service.

 La délégation (associant des membres du collectif et des syndicalistes CGT et SUD de l’hôpital) est reçue par la directrice de Tenon et l’adjoint du pôle Tenon-Trousseau-Saint- Antoine-Rothschild. On demande des explications sur la situation catastrophique du centre, ainsi que sur l’agression des CRS. Nos interlocuteurs promettent l’ouverture du nouveau centre pour le 22 octobre, avec deux infirmières et une troisième qui serait nommée un peu plus tard. Nous avons rendez-vous le 4 novembre pour faire l’état des lieux. Sur la présence musclée des CRS, pas un mot.

 

L’Intersyndical de Tenon va diffuser aux personnels un tract sur la situation du CIVG et les agressions policières.  

 

Devoir négocier avec la police pour obtenir une réunion avec la direction de Tenon et du pôle hospitalier paraît étonnant, tout comme la présence des CRS dans l’hôpital et leur violence. Est-ce que cela aurait à voir avec la peur d’un « Hôtel-Dieu bis » ?  

 

Correspondante CIVG Tenon