Publié le Samedi 28 octobre 2023 à 08h00.

CHRU de Tours : grève à l’hôpital pédiatrique Clocheville

Les collègues combatives relèvent la tête et s’organisent ! Trop, c’était trop. Trop de rappels à domicile, d’heures supplémentaires, de sous-effectifs, de placement du jour au lendemain dans un autre service sans formation, de lits fermés faute de personnel, de perte du sens du travail, de sentiment de mal faire son travail. C’est le quotidien de la plupart des services au CHRU de Tours et des établissements de santé partout sur le territoire.

 

Usées d’avoir tout donné par conscience professionnelle au détriment de leur santé, les salariées de 17 services de l’hôpital pédiatrique ont dit stop et ont décidé de partir en grève pour gagner l’amélioration de leurs conditions de travail et des conditions d’accueil.

Grève reconduite

Organisées en collectif avec assemblées générales, elles multiplient les actions, rassemblements, manifestations spontanées, cortège santé lors de la manifestation interpro du 13 octobre, demandes de rencontres des tutelles et éluEs, ateliers pancartes et banderoles, pétition en ligne avec 27 000 signatures à ce jour. Devant l’insuffisance des propositions de la direction pour répondre à leurs revendications (cette dernière commence à lâcher seulement 1,5 % d’effectif en plus alors que le taux d’absentéisme est de 12 à 13 %), elles ont décidé de reconduire la grève.

Signe de l’épuisement général mais surtout de la combativité qui reprend, plusieurs autres services se sont également mis en mouvement. Ce sont maintenant 27 services de l’hôpital de Tours qui ont déposé un préavis de grève (soutenus par l’inter­syndicale CFTC, CFDT, CGT, FO et SUD), dont tout le plateau de chirurgie digestive et de médecine aiguë gériatrique (inauguré en grande pompe par la ministre de la Santé de l’époque et dramatiquement sous-dimensionné du point de vue des effectifs).

Perte de 1 000 postes depuis 2016

Tous les services sont confrontés au manque d’effectifs. Près de 1 000 postes ont été supprimés depuis 2016 selon les propres chiffres de la direction.

Contrairement à ce qu’affirmaient ostensiblement la direction du CHRU en copiant le ministre de la Santé, l’été a été désastreux pour les agentEs et les usagerEs. Les mesures d’austérité imposées depuis des années par les gouvernements successifs et appliquées sans état d’âme par la direction de Tours et l’ARS Centre-Val-de-Loire, ont fait craquer l’hôpital.

Les équipes mobilisées du CHRU de Tours nous démontrent que la fatalité n’existe pas, que le temps est venu de prendre les choses en main, de relever la tête et de s’organiser collectivement toutes et tous ensembles pour gagner des moyens supplémentaires.