Mis sur le marché en 1976 par les laboratoires Servier, le Médiator, médicament censé traité les diabétiques et utilisé comme coupe-faim, a été retiré du marché, en France, en 2009, bien après un pays comme l'Espagne.
Une étude récente citée par l'Agence française sanitaire des produits de santé (Afssaps) évaluait le nombre de décès imputé à ce médicament entre 500 et 1000.
C'est le long aboutissment d'une série de recherches et d'études faites, dans plusieurs étrangers et en France, sur des malades ayant utilisé le Médiator ou des médicaments voisins au vu des molécules utilisés.
Comment une famille de molécules interdites mondialement, à la fin du siècle dernier, pouvait-elle se retrouver dans ce médicament, le Médiator, dont l'interdiction n'a été pronocée que l'année dernière ?
C'est un scandale insupportable qui met encause les liens entre les laboratoires pharmaceutiques et les agences publiques du médicament.
Pour Jacques Servier, le fabricant, ces révélations sont une manoeuvre « pour gêner le gouvernement ». Il est vrai qu'en 2009, année de l'interdiction du Médiator, il avait été fait Grand Croix de la Légion d'honneur par N. Sarkozy.
Il a rajouté également que le lien de causalité entre ces décès et la prise de Médiator n'était pas prouvé. Nora Berra, nouvelle secrétaire d'état la Santé, a fait le 17 novembre une déclaration similaire sur « la relation d'imputabilité entre le médicament et ses effets ».
Cette prise de position ne laisse pas d'inquiéter de la part de Nora Berra qui a travaillé pendant 10 ans pour des laboratoires pharmaceutiques.
L'Afssaps doit pouvoir disposer de ressources financières publiques et être placé sous contrôle démocratique et indépendant, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Sur le fond, c'est la preuve que la santé et la vie de la population est incompatible avec les intérêts privés. L'expropriation des laboratoires et la création d'une industrie publique, disposant de fonds publics, travaillant en lien étroit avec les usagers, démocratiquement organisés, est une nécessité de santé publique.
Le 20 novembre 2010.