À Dijon, le 29 mai, le ministre Véran est venu lancer le Plan santé par la petite porte.Le personnel du CHU Dijon Bourgogne a découvert la venue du ministre la veille. Il était question d’échanges avec des professionnelEs de santé et d’une présentation du projet de Plan santé. En fait de rencontre, le ministre a contourné le rassemblement tenu durant plusieurs heures à l’entrée du CHU, mobilisé en moins de 24 heures. Comme concertation il aura vu le préfet, le directeur de l’ARS, la directrice du CHU et la rectrice, des institutionnels plus quelques médecins choisis et aura parlé à la presse sans témoins. Et le blocage policier aura servi à contraindre les ambulances, devant l’entrée des urgences, à faire demi-tour en plein carrefour.
Une réaction rapide
Nous étions 80 personnes, ce qui n’est pas mal pour Dijon, dont une délégation de salariéEs ayant fait un débrayage pendant le temps du rassemblement. Au plan syndical, la CGT était bien présente (la CFDT est majoritaire sur le site), FO et Sud Santé-Sociaux également. En soutien, LO entourait la candidate aux municipales (qui travaille au CHU) et a rappelé à la presse que le salaire des infirmières est au 26e rang mondial. Le NPA était aussi présent, ainsi que des libertaires, le PCF, le POID.Des drapeaux et pancartes « J’aime mon hôpital public » ou « Prime Covid : salaire de la peur »... La presse locale a retenu des propos de la représentante CGT qu’elle demande un financement correct de l’hôpital avec un ONDAM à au moins 5 %, une revalorisation significative des grilles de tous les salaires des personnels hospitaliers, la création de grilles spécifiques correspondant à chaque métier, ainsi que l’arrêt des fermetures de services, des fermetures de lits, une gouvernance hospitalière incluant médecins, non-soignantEs, usagerEs qui ne soit plus à la merci du ministère.
La préparation du 16 juin
C’est durant les discussions avec les militantes et les militants syndicaux, dont pas mal côtoyés durant les quelques AG lors des manifs retraites, que nous avons pu aborder la préparation du 16 juin. Les mardis de la colère ne convainquent pas, y compris dans la CGT, et sont vécus comme des initiatives « émiettées ». Les équipes syndicales se heurtent au poids du « plan blanc » qui est maintenu au CHU de Dijon et aboutit à une quasi réquisition du personnel jusqu’en juillet au moins. Elles pensent qu’il vaut mieux, en interne, prendre le temps de mobiliser pour préparer le 16 et faire de cette date une opportunité de convergence avec d’autres secteurs, avec touTEs celles et ceux à qui la pandémie a rappelé clairement la nécessité d’un service public, accessible à tous les malades, adapté aux besoins et non aux profits.