Publié le Vendredi 26 septembre 2014 à 08h00.

EPSM de Caen (14) : « C’est nous qui dirigeons l’établissement » !

Les salariéEs de l’hôpital psychiatrique de Caen s’affrontent à un directeur plus hargneux que jamais.

Ne parvenant pas à réunir dans l’établissement les instances pour faire valider son plan de « modernisation » (suppression de RTT et de 50 postes, etc.), le directeur a convoqué le 9 septembre un Comité technique d’établissement à l’extérieur (CTE), en « terrain ami », à l’Agence régionale de santé (ARS). Hélas, le CTE n’a pas pu se tenir là non plus !Ulcérés par le mépris du directeur, les hospitalierEs se sont mis en grève ce jour là et ont organisé un filtrage des admissions avec piquet de grève. Au fil des jours, le mouvement s’est renforcé. Les AG, où toutes les décisions sont prises, sont massives, et les syndicats CGT et SUD de l’établissement mettent tous leurs moyens dans l’organisation de la grève.

Provocation et répliqueLe 16 septembre, le directeur convoque une nouvelle fois le CTE dans une ARS transformée en bunker, avec un imposant déploiement policier. Mais, écartant un possible affrontement, les grévistes ont décidé de rester dans leur établissement, d’occuper les bureaux de la direction, proclamant sa destitution : « Avant c’était eux, maintenant c’est nous qui dirigeons l’établissement » annoncent les syndicats CGT et SUD. Et Ouest France de titrer : « EPSM de Caen : “Coup d’État” du personnel » ! Une infirmière gréviste est désignée directrice des soins, et la nouvelle direction prend plusieurs mesures : RTT remise en place, demande de postes supplémentaires, de titularisations...Réplique pitoyable de la direction, l’appel à la justice, avec un référé devant le juge administratif au motif que les admissions seraient bloquées et le bon fonctionnement du service public entravé... Le juge a rendu immédiatement un verdict qui interdit certaines actions sous peine d’amende, mais a débouté le directeur sur sa demande d’interdire aux syndicats d’agir contre son plan, au motif qu’accéder à cette demande reviendrait à priver les syndicats de leurs droits.Au final, un jugement qui n’entame en rien la détermination ni des syndicats soutenant la lutte ni des personnels.

Correspondant