Ce 12 octobre, des milliers de manifestantEs se sont réuniEs devant les entrées de l’hôpital de Carhaix, épicentre de la résistance à la destruction de l’hôpital public et de ses services comme les urgences… Dès le début, Matthieu Guillemot, porte-parole du comité de vigilance, donne le ton devant au moins 5 000 à 6 000 personnes : « Karaez Resistans ! »
C’est une foule impressionnante qui déborde de partout, colorée de drapeaux des diverses organisations dont les très nombreux du NPA-l’Anticapitaliste mais aussi de LFI, du PCF, de l’UDB, de la CGT, de SUD, de la CFDT, de nombreux drapeaux bretons et des panneaux défendant l’hôpital, y compris avec la reprise de l’affiche des bonnets rouge « ré’zoré/ Trop c’est trop ».
La santé n’est pas une marchandise
Après des mois de combat depuis que les urgences fonctionnent en mode dégradé — malgré le protocole de sortie de crise signé avec l’État le 23 octobre 2023 et plus d’une trentaine d’auditions au commissariat de Quimper (soignantEs, syndicalistes, éluEs) sous le régime de la garde à vue — la détermination des actrices et acteurs de cette résistance demeure sans faille. Elle sera portée d’ailleurs par les éluEs du Centre Bretagne reçuEs en préfecture le 16 octobre pour exiger l’application de ce protocole.
Un front unique très large
Comme en 2008, lors de la lutte « gagnée » pour la réouverture de la maternité, c’est avec le souci de l’unité et de la radicalité que cette lutte et cette journée se sont construites.
C’est un front de la gauche sociale et politique, tenant compte des singularités locales dans la défense du service public, qui s’est exprimé à la tribune au travers de témoignages d’usagerEs mais aussi du comité de défense, des syndicats comme Sud Santé Sociaux, CFDT ou encore du maire de Carhaix, Christian Troadec, du député LFI de Brest, de la députée PS de Carhaix, du PCF, du NPA-A avec Philippe Poutou — une fois de plus présent pour apporter notre soutien —, de l’UDB (Union démocratique bretonne), des écologistes ou encore de Gaël Roblin, conseiller municipal de Guingamp, membre de la gauche indépendantiste et même… du député des Côtes-d’Armor, droite républicaine… défendant l’hôpital public !
Par ailleurs à la tribune, et lors du colloque qui a précédé cette manifestation, fut évoqué aussi la régionalisation de l’ARS, l’appel à la venue de médecins cubains ou encore les 52 maires bretons signant un arrêté mettant en demeure l’État d’initier dans les plus brefs délais un plan d’urgence pour l’accès à la santé.
« Des milliards pour la guerre, des clopinettes pour la santé »
Au terme du rassemblement, alors même que de très nombreux commerces avaient fermé leurs portes en solidarité, un long cortège dynamique et joyeux s’est formé pour aller jusqu’à la gendarmerie, symbole de l’État... et de la répression, pour affirmer une fois de plus que c’est par la lutte, la grève et la rue que nous obtiendrons satisfaction à Carhaix, en Bretagne et sur tout le territoire.
NPA Kreiz Breizh