Le gouvernement a fait passer en force sa loi de financement de la Sécurité sociale avec un vingtième 49.3. Le Tour de France pour la santé et cinquante organisations dénoncent « un budget de la santé en régression ».
«L’Insee annonce une inflation à 4,9 %, le budget de la Sécurité sociale une hausse de seulement 3,2 %. L’étranglement financier de la santé s’aggrave », alors que « 6 millions de personnes sont privées de médecins traitants, que des urgentistes alertent sur les 1 500 décès supplémentaires dans les urgences saturées, que les postes vacants d’infirmierEs à l’hôpital passent de 7 500 à plus de 60 000 entre 2020 et aujourd’hui, que les personnelEs fuient un hôpital qui n’a plus les moyens de soigner, que les prix des médicaments ont explosé de 24 à 32 milliards d’euros depuis 2017 ».
Avec plus de 75 étapes, le Tour de France a fait converger de nombreuses équipes syndicales, associatives, mutualistes, féministes et politiques. Cela ne suffit pas à bloquer la casse de la santé, mais constitue un cadre unitaire large de résistance qui a envie de continuer. Les pistes de mobilisation sont aussi nombreuses que les attaques !
Des revendications et des luttes
Un 100 % Sécu pour tous et toutes, quel que soit le statut, contre l’attaque de l’AME des sans-papiers et la hausse prévisible des complémentaires santé de 8 à 12,5 %, organisée par le gouvernement avec la baisse des prises en charge de la sécu, comme ces 500 millions d’euros de soins dentaires transférés aux mutuelles, qui aggravent les inégalités sociales de santé. La mobilisation contre un doublement attendu des franchises médicales, que Le Maire a défendu le jour même du passage de la loi Sécu. Le refus des attaques contre les arrêts de travail, alors que les pressions s’accentuent sur les médecins prescripteurs, que les indemnités journalières peuvent être suspendues sur simple contre-visite d’un médecin mandaté et payé par l’employeur. La défense d’une psychiatrie humaniste, des hôpitaux et maternités de proximité, le refus d’un projet d’hôpital grand-nord parisien qui ferme encore des lits.
Et bien sûr pour soutenir les luttes des personnels contre les sous-effectifs. La grève des urgences de Brest ou de Quimper, la grève au CHRU pédiatrique Clocheville à Tours, depuis plus de deux mois, rejointe par la chirurgie digestive ou la cardiologie, la grève de la réanimation à l’hôpital Tenon à Paris contre le sous-effectif chronique, qui vient de gagner six postes infirmiers et un poste de logisticien, sans parler de la défense de Caroline Bremaud, cheffe des urgences de Laval, démise de ses fonctions par l’ARS, punie pour avoir dénoncé l’effondrement de l’hôpital public.
Draguer la droite et l’extrême droite nuit gravement à la santé !
Même si cela doit aggraver la crise de la santé, la politique d’immigration jetable s’attaque à l’AME (Aide médicale d’État) et aux praticiens hospitaliers à diplôme hors Union européenne (PADHUE). Au 31 décembre, plusieurs milliers de PADHUE risquent de perdre leur statut, mettant en danger les hôpitaux que ces médecins font tourner depuis des années. Contre la précarisation, la diminution des revenus, les inquiétudes sur les titres de séjour, ils ont fait grève le 29 novembre. L’AME a été rétablie par la commission des lois de l’Assemblée, contre la volonté du Sénat de la supprimer. Mais le gouvernement ouvre la porte aux pires négociations avec la droite et l’extrême droite avec le rapport Stefanini-Évin, qui offre des pistes à un nouveau tour de vis : contrôles accrus, avis préalable du médecin conseil pour la prise en charge de certaines pathologies chroniques… Personnel et usagerEs, tous ensemble pour le droit à la santé !