En Isère aussi, le CHUGA (Centre hospitalier universitaire Grenoble Alpes) est en difficulté.
Le 21 novembre 2024 au soir, la garde de nuit n’a pas commencé. Or, à Voiron, 26 patientEs attendent encore d’être hospitalisés aux urgences, 12 à l’unité d’hospitalisation de courte durée, 14 sont dans les couloirs et 20 attendent des transferts. Après 20 heures, il n’y aura plus d’admission puisque les urgences sont fermées 5 nuits par semaine.
Et aux urgences de l’hôpital Nord à Grenoble, il y a en moyenne 100 patientEs, souvent plus de 130 pour une capacité de 55, les services d’hospitalisation sont déjà débordés.
À la suite du décret réformant les études des internes (examen plus dur et passage de 3 à 4 ans d’internat), le personnel soignant tente de réorganiser les gardes après leurs départs début novembre, au nombre de 1 510 en France, dont 6 à Voiron.
Des solutions, il y en a…
Face à cette situation, les hospitalierEs demandent la réouverture d’une unité de 30 lits et d’un bloc opératoire pour les urgences chirurgicales, restés inutilisés depuis l’ouverture du nouvel hôpital de Voiron en septembre 2021. Ils proposent des renforts aux soins intensifs, au laboratoire de biologie médicale très sollicité par les urgences et de sécuriser les contrats de leurs collègues Padhue (Praticiens diplômés hors Union européenne), qu’on surexploite dans les services.
Mais la direction refuse d’embaucher pour des raisons strictement budgétaires. Elle ose ne pas renouveler certains contrats médicaux et non médicaux au service brancardier, aux archives, à la pharmacie, etc.
En réponse au refus, le Syndicat national des médecins hospitaliers FO, l’USPSY (Union syndicale de la psychiatrie) et l’AMUF (Association des médecins urgentistes de France) ont appelé la population à l’aide lors d’une opération « village de tentes chez la directrice à partir du 10 décembre, reconductible les 11, 12... jusqu’à satisfaction des revendications ».
Le Collectif Santé voironnais, créé à l’initiative du NPA Isère était présent pour représenter les usagerEs inquietEs de la dégradation du système de santé public et en particulier du fonctionnement de l’hôpital de Voiron.
La CGT du CHU a travaillé à l’élaboration des revendications communes aux personnels médicaux et non médicaux, était présente à la conférence de presse du 9 décembre et soutenait l’action.
Embaucher et refuser les économies
Malheureusement, l’appel a été peu suivi du fait que ce syndicat n’a pas pu participer au village de tentes car déjà mobilisé par une grève du personnel de l’IBP (Institut de biologie et de pathologie) pour que la direction prenne au sérieux des émanations qui mettent à mal leur santé.
Il faut refuser les 10 milliards « d’économie » sur la santé, imposer la suppression du numerus apertus pour former les médecins en nombre suffisant, embaucher les 5 000 Padhue dont certains sont menacés par une OQTF (Obligation de quitter le territoire français), revaloriser les salaires, etc.
Pour cela, seule une mobilisation massive, unissant les soignantEs avec leur intersyndicale et les usagerEs sera à même de l’imposer.
CorrespondantEs