Publié le Vendredi 31 mai 2024 à 15h00.

Sarthe : Répression des luttes pour un service public en santé mentale de qualité

Une infirmière de l’EPSM (Établissement public de santé mentale) de la Sarthe est menacée de 21 jours de mise à pied sans solde par la direction de son établissement après une action syndicale. 

Le 16 janvier dernier, pendant un CSE, des salariéEs grévistes sont intervenuEs pour manifester leur colère auprès d’une direction sourde à leurs revendications.

Depuis plusieurs mois, les personnels de l’EPSM mènent une lutte pour dénoncer la dégradation des soins et de leurs conditions de travail, pour défendre un hôpital public au service de ses usagerEs. Les salariéEs déplorent « les fermetures de lits (180 en huit ans) »1, l’augmentation ahurissante des délais de consultation de spécialistes (psychologues ou psychiatres), la dégradation de la santé des personnels (explosion du nombre d’arrêts maladie). Mediapart alertait dans un article publié le 4 mai dernier sur les contentions illégales pratiquées dans cet établissement à cause du manque de psychiatres2.

C’est dans ce contexte de forte mobilisation des personnels de l’EPSM que la direction a saisi l’occasion de réprimer sévèrement une opposante non syndiquée. À la suite d’échanges très tendus entre les soignantEs et la direction, ses propos ont été déformés et sortis de leur contexte. Des enregistrements audio et vidéo en témoignent. Une procédure disciplinaire a été lancée à l’encontre de la soignante.

Les syndicats CGT et FO de l’EPSM appellent à une grève et à un rassemblement mardi 28 mai à 15 heures devant l’établissement pour soutenir l’infirmière alors qu’elle passera en conseil de discipline.

Théo, NPA Le Mans

  • 1. Extrait de la tribune CGT-FO EPSM (https://www.sweetfm.fr/g…)
  • 2. Caroline Coq-Chodorge, « Contentions illégales, suicides : la Sarthe, poste avancé de la débâcle de la psychiatrie », Mediapart, 4 mai 2024.