Publié le Mardi 10 juillet 2012 à 10h55.

Eauffensive à Est Ensemble

Le 30 mai dernier, le tribunal administratif de Montreuil a annulé le vote du conseil communautaire d’Est Ensemble attribuant la gestion de l’eau à Veolia. Est Ensemble est une jeune agglomération rassemblant neuf communes de Seine-Saint-Denis et près de 400 000 habitants (Montreuil, Bagnolet, Pantin, Bobigny, Bondy, Romainville, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Noisy-le-Sec). Après une première action empêchant un vote des conseillers communautaires, non élus par la population, encore moins pour privatiser l’eau, un conseil communautaire était passé en force excluant de la salle de nombreux militants et usagers manu militari.Condamnée sur ce fait, l’agglomération va devoir à nouveau se donner les moyens d’étudier la faisabilité d’un retour en régie publique. La première étude, pro-Veolia, n’avait pas interrogé les principaux acteurs de la municipalisation de l’eau à Paris (2008) et Viry-Châtillon (2009). Le contrat était alors revenu à Veolia dans le giron du Sedif (Syndicat des eaux d’Île-de-France) qui est le plus gros contrat mondial de Veolia.Quelques semaines après les dernières élections, cette échéance va être intéressante pour tester les nouvelles équipes et les volontés exprimées lors des dernières campagnes.Que fera le PS venu s’afficher lors de la conférence de presse de la coordination eau Île-de-France rendant publique la décision du tribunal alors que ces derniers ont toujours voté pour les marchands d’eau ? Que fera le Front de Gauche particulièrement le PCF qui avait voté en ordre dispersé il y a un an et demi ? Après la campagne de Jean-Luc Mélenchon, il sera peut-être plus difficile de voter pour le leader mondial de vente d’eau, d’assainissement et de traitement des déchets.D’autant que la différence est de taille pour les usagers entre la gestion publique de Paris où le prix de l’eau est de 3,01 euros le mètre cube alors qu’il atteint de l’autre côté du périf’ 4,10 euros à Montreuil, par exemple. En effet la marge dégagée par Veolia en banlieue parisienne avoisine les 60 %. La mobilisation reste cependant très difficile à organiser. Peu de consommateurs payent directement leur eau à Veolia, ce coût se retrouvant sur les charges locatives ou de copropriété. Certaines organisations comme EÉLV tenant du non à Veolia ne mettent aucun moyen à dispositions des usagers et d’une possible mobilisation comme à Montreuil où pourtant Dominique Voynet est maire. Une votation citoyenne est proposée à chacune des villes pour tenter d’accentuer la pression sur les très nombreux élus de gauche pro-Veolia. La mobilisation se construisant trop souvent sur un cartel d’eluEs et sur le terrain juridique a du mal à trouver un second souffle.Le NPA a déjà proposé dans le passé (meeting de la fondation Copernic le 8 novembre 2011), d’avoir une base commune à toutes les organisations de gauche sur la question de l’eau : gestion publique de l’eau, tarification sociale (40 litres gratuits par personne et par foyer et le reste avec un tarif exponentiel), garder le meilleur des statuts pour les salariés passant du privé au public.Nous continuons de défendre ces propositions en Seine-Saint-Denis dans l’espoir de porter un coup supplémentaire à l’empire Veolia et d’imposer un service public démocratique.