La journée de grève du 28 mars appelée par l’interfédérale CGT-CNT-FO-Sud, syndicats minoritaires dans l’Éducation nationale, a été en demi-teinte. La participation en termes de grévistes mais aussi de manifestantEs fut faible. Entre la FSU qui s’est assez bien débrouillée pour œuvrer contre ce mouvement et la faiblesse des cadres d’auto-organisation, les marges de manœuvre étaient faibles. Néanmoins, la bagarre n’est pas finie et nous devons nous appuyer sur les éléments positifs de cette mobilisation. Elle a bien sûr été très disparate selon les départements mais là où elle fut forte, elle a permis non seulement d’être plus opérante sur le mot d’ordre de retrait du décret sur les rythmes scolaires, et non de report, mais aussi d’élargir la plateforme revendicative à la loi d’orientation et à la question des postes. Quelles perspectives ?Ceci était indispensable pour montrer que la question des rythmes scolaires n’est pas l’élément central des problèmes posés à notre secteur. Mais dans le même temps, faire comme si cette question était annexe reviendrait à minimiser l’attaque en règle contre le statut des enseignantEs qu'elle constitue. Une attaque contre le temps de travail et les salaires, puisque l’objectif est quand même d’augmenter le temps de présence des enseignantEs sur l'école sans aucune augmentation de salaires. Aujourd’hui, il faut répondre rapidement à deux questions pour avancer. Y a-t-il une possibilité de rebondir sur les annonces de dotations en postes pour la rentrée prochaine, dotations qui ne nous ramènent même pas la plupart du temps au niveau de la rentrée 2011-2012 ? La journée de mobilisation du mardi 9 avril contre l’ANI peut-elle être avoir une crédibilité dans notre secteur, en tout cas au niveau des équipes radicales et des militantEs du mouvement ? C’est à ces interrogations que nous devons nous atteler afin de ne pas perdre les gains acquis durant la mobilisation.Denise Sarraute
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