Mardi 19 mars, les travailleurEs de la fonction publique sont appeléEs à la grève par un large arc intersyndical. Dans un contexte de coupes budgétaires féroces, le partage des richesses, qui passe par la défense du bien public et des salaires, est un enjeu fondamental.
Éternel optimiste de la croissance capitaliste, le ministre de l’Économie a pourtant dû revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année, de 1,4 % à 1 % du PIB. Une façon de justifier de nouvelles « économies » présentées comme nécessaires : 10 milliards, dont la moitié proviendrait d’annulations de crédits dans les budgets des ministères. « L’État va se serrer la ceinture », a résumé Bruno Le Maire…
Coupes féroces et cure austéritaire
Personne n’est dupe des conséquences qu’auront ces coupes supplémentaires sur le fonctionnement et le développement des services publics, l’accueil des usagerEs, les conditions de travail et de rémunération des salariéEs de la fonction publique. D’autant plus que, il y a quelques jours, le ministre des Comptes publics, Cazenave, a annoncé aux parlementaires « porter notre effort de 12 à 20 milliards d’euros d’économies supplémentaires pour l’année 2025 »... Condamnation à l’austérité à perpétuité ?
Hasard du calendrier, à peu près au moment où Le Maire annonçait sa potion amère étaient publiés des chiffres étourdissants sortis des livres de comptes des entreprises du CAC40. Ainsi 25 de ces entreprises ont annoncé 123,9 milliards de bénéfices réalisés l’année passée. Parmi elles, TotalEnergies, Stellantis, Orange… De l’argent il y en a, reste à aller le prendre afin de le mettre au service de la collectivité !
En lutte pour nos salaires et la défense des services publics
Tout augmente… sauf les revenus ! Même si elle a un peu diminué, l’inflation continue et les prix augmentent, de près de 3 % sur une année selon l’Insee : l’énergie (+ 4,4 %), l’alimentation (+ 3,6 %), les services (+ 3,1 %)... Dans le même temps, les salaires et autres revenus ont durablement décroché. En particulier, le nombre de travailleurEs au SMIC est passé de 12 % en 2021 à 17,3 % en 2023. Une augmentation de plus d’1 million de salariéEs au SMIC sur deux ans !
Face à la hausse des prix, la mobilisation est nécessaire pour gagner des mesures immédiates et urgentes : l’augmentation des salaires de 400 euros net ; un revenu minimum à 1 800 euros net ; la suppression de la TVA (l’impôt le plus injuste) ; l’indexation des revenus (salaires, allocations, retraites) sur les prix.
Dans les services publics, à la question de la rémunération des salariéEs qui les font tourner s’ajoutent celles de la précarité de plus en plus importante des personnels et d’une privatisation plus ou moins rampante qui met au cœur la question de la rentabilité. Pourtant, la satisfaction de nos besoins vitaux et élémentaires ne doit pas être soumise au fait de pouvoir payer ou non, elle doit être assurée à chacunE quelle que soit sa situation. L’accès à ces services doit être réellement gratuit, contrairement à ce qu’essaient par exemple d’instituer les gouvernements successifs pour la santé.
Riposter ensemble c’est nécessaire et possible !
Après la journée de grève réussie du 1er février, une mobilisation d’ensemble du monde du travail reste à construire. Il y a un an, nous n’avons pas réussi à faire battre en retraite le gouvernement et sa contre-réforme des retraites, mais la combativité et la radicalité sont toujours là. Ainsi, dans le 93, un grand mouvement de grève reconductible se développe dans l’éducation depuis deux semaines pour obtenir un plan d’urgence : 358 millions d’euros chiffrés par les personnels eux-mêmes pour donner au service public d’éducation les moyens de fonctionner correctement.
Ces travailleurEs montrent la voie. Le mardi 19 mars ne doit pas rester sans lendemain : il doit être une étape, et pour cela, la grève doit être la plus importante possible, les manifestations les plus massives, et les assemblées générales les plus fréquentées.
Dans le contexte d’un capitalisme de crises, la voracité du système et de ceux qui le dirigent est sans limite. Notre camp social peut les arrêter ! Nous devons nous organiser.