Publié le Jeudi 22 mai 2014 à 17h00.

Fonction publique : l’urgence de suites

Avec un soleil plus généreux qu’au 1er Mai, plusieurs dizaines de milliers de salariéEs de la fonction publique ont lancé jeudi 15 mai un solide avertissement au gouvernement : « salaires gelés, cote de popularité congelée ».

Près de 120 rassemblements ont eu lieu, avec une manifestation parisienne qui a rassemblé autour de 15 000 personnes et plusieurs milliers en région : 10 000 à Marseille, 4 000 à Bordeaux, Toulouse et Nantes, 2 500 à Clermont-Ferrand, 2 000 à Perpignan, Lyon et Strasbourg, etc.  Pas si banale que cela, cette journée de grève et de manifestations : à l’appel d’un large arc de forces syndicales, CGT-CFDT-CFTC-FA-FP-FSU-Solidaires-UNSA et FO séparément, entre deux séquences électorales qui sans passionner l’électorat lui donne un moyen de marquer son rejet de la politique pro-Medef du pouvoir. En tout cas, une journée plus significative que celle de début 2013 des seuls CGT-FSU et Solidaires.

Monter en puissanceToutes les professions étaient au rendez-vous : personnels de la santé, de l’éducation nationale, pompiers, agents municipaux et territoriaux, auxquels se sont joints parfois quelques dizaines de métallos pour lesquels la Fédération CGT avait appelé à une journée d’action ce même jour. Des mobilisations inégales, fortes surtout des équipes syndicales CGT, mais avec une présence plus importante que lors de précédents rassemblements de la CFDT et de la FSU, de Solidaires et même de FO, notamment à Paris. Mais dans certains secteurs de la Santé ou de l’Éducation nationale, les cortèges étaient plus fournis, plus combatifs. Cette colère manifeste n’est évidemment pas étrangère aux annonces du gouvernement, notamment le gel du point d’indice. Mais il faudra des mobilisations bien plus fortes, avec des mouvements de grève larges et s’inscrivant dans la durée, pour faire reculer vraiment le gouvernement. Il faudra renoncer aux journées de mobilisations éclatées, sectorielles, et mettre en commun les luttes du privé et du public. Les suites de la mobilisation du 12 avril vont être mises en débat le 21 juin à Paris. Ces débats ne seront réellement productifs et utiles que s’ils s’inscrivent dans une telle montée en puissance des mobilisations sociales, autrement plus efficaces que les séquences électorales.Robert Pelletier