Publié le Jeudi 19 novembre 2020 à 17h10.

Grève des professionnelLEs de la petite enfance à Paris

Suite au grand nombre d’appels reçus et à la demande des professionnelLEs du secteur, les syndicats CGT Petite Enfance, SUPAP-FSU et UCP ont déposé un préavis de grève reconductible jusqu’au 1er décembre pour l’ensemble des agentEs des Établissement d’Accueil de la Petite Enfance (EAPE) parisiens.

 

Déjà mobiliséEs sur le terrain lors du premier confinement, les agentEs des EAPE le sont tout autant pour cette deuxième vague épidémique. Si les conditions de travail des professionnelLEs et la qualité d’accueil des familles avaient pu être respectées lors de l’accueil en avril-mai, il en est tout autrement pour ce second round. Face à cette seconde vague plus meurtrière que la première, le secteur de la petite enfance doit continuer d’accueillir les familles avec toujours moins de moyens.

 

Surcharge de travail et dégradation de l’accueil

En effet, les mois passent et les protocoles qui se succèdent, sont tous plus difficiles à mettre en application les uns que les autres. Très hygiénistes, ils représentent une vraie charge de travail supplémentaire pour les personnels (lavage quotidien des jeux, du mobilier, des structures motrices, laver les mains des enfants toutes le 2h, ...) autant de taches qui se font au détriment des enfants. Les taux d’encadrement n’ayant pas été modifiés comme lors du premier confinement (3 adultes pour 10 enfants en mars contre 1 adulte pour 8 enfants qui marchent actuellement), la qualité d’accueil des familles est fortement compromise.

Côté conditions de travail, il en est de même, entre les agentEs placéEs en ASA médicales et les celleux testéEs positives, il ne reste plus grand monde dans les sections, ce qui provoque glissement de tâches et surcharge de travail.

 

Les gestes barrières appliqués dans les EAPE sont illusoires. Ils représentent un vrai rempart au collectif, sans pour autant freiner la propagation du virus :

- Le port du masque a ses limites dans ce secteur d’activité, où les jeunes enfants apprennent aussi par les expressions du visage (acquisition de la parole, mimiques…) et son port rendu obligatoire est une véritable aubaine pour l’administration qui ne considère plus de cas contact en cas d’agentEs testéEs positives.

- La restriction qui nous impose de ne pas être trop nombreuses dans une même pièce est particulièrement préjudiciable pour les initiatives collectives. Cette mesure impacte spécifiquement la pause méridienne qui est le seul moment de la journée durant lequel les agentEs (50% de l’effectif) peuvent se voir et discuter... notamment de leurs conditions de travail.

Les revendications des personnels

Les professionnelLEs de la petite enfance demandent plus de moyens pour garantir leur santé et une qualité d’accueil, avec :

La réduction de l’amplitude horaire des EAPE 8h30 – 17h30 ce qui permettrait aux professionnelLEs d’être présentEs en nombre suffisant pour assurer l’accueil des familles.

Une réduction des effectifs des enfants quand cela est possible.

L’attribution d’une prime pour toutEs les professionnelLEs qui travaillent pendant le confinement.

Notre administration reste hermétique à toutes nos revendications, mettant en avant le manque à gagner lors du confinement de mars. C’est pourquoi cette première journée de grève est aussi un rappel quant à l’accueil des jeunes enfants qui ne doit pas se faire au rabais.