C’est bien le problème. Deux jugements viennent d’être rendus concernant deux affaires où la police est impliquée et où il y a eu mort d’hommes :
Mamadou Marega, arrêté à Colombes en novembre 2010, est décédé lors de son interpellation. Une ordonnance de non-lieu vient d’être rendue par une juge d’instruction de Nanterre qui stipule qu’« aucune faute ne peut être reprochée aux policiers intervenants » alors qu’il a été aspergé de gaz lacrymogène et a reçu deux décharges de Taser !
Ali Ziri, arrêté en juin 2009 à Argenteuil, est décédé à l’hôpital suite à son arrestation. Pour lui, il est dit « l’information n’a établi aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès… », alors que la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait demandé en mai 2010 des poursuites disciplinaires à l’encontre des policiers concernés.
Le 31 octobre, la Cour de cassation doit dire si elle confirme ou annule le non-lieu déjà prononcé en appel suite au décès de Zyed Benna et Bouna Traoré survenu dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois en 2005 alors qu’ils étaient poursuivis par la police.
4 décès pour des affaires dans lesquelles la police est impliquée et 4 non-lieux ça interpelle. Comment ne pas voir un scénario qui se répète : A chaque fois il s’agit de personnes d’origine étrangère dont le contrôle d’identité tourne mal, où les pratiques violentes de la police sont avérées, où il y a mort d’hommes, avec une instruction faite par la police alors que toutes les demandes d’une instruction indépendante ont été rejetées, et qui s’achève par un non-lieu prononcé par la justice.
Les parties civiles ont fait appel. Nous exigeons la fin de l’impunité des policiers reconnus coupables de violences, la dissolution de la BAC et que justice soit rendue.
Montreuil, le 17 octobre 2012