Publié le Lundi 22 juin 2015 à 07h22.

Lille (59) : de Suez à Veolia, rien n’est réglé...

Le 17 avril, la métropole lilloise (MEL) a attribué à Veolia le contrat de délégation de service public pour la distribution d’eau. Elle a donc refusé le retour en régie publique malgré la bataille unitaire menée en ce sens depuis 2011 par le collectif eau, dont le NPA est membre.

Cette délibération est passée très largement. Parmi les partis membres du collectif, seuls les élus verts ont voté contre, ceux du PCF s’abstenant… Il faut d’ailleurs savoir que depuis les dernières municipales, l’exécutif de la MEL va de l’UMP au PCF en passant par les Verts et le PS.

Le choix de la régie s’imposait pourtant d’autant plus que le bilan du contrat précédent, confié à Suez, est accablant : plusieurs centaines de millions de dettes ont été accumulées. La métropole a d’ailleurs accepté de ne pas recouvrer l’essentiel de cette dette, preuve de sa complicité avec les multinationales de l’eau.

Une « tarification écosociale » ?Notre lutte n’a cependant pas été vaine : nous avons obtenu la réduction du prix de l’abonnement et une diminution des tarifs. Par contre, il est à craindre que les ex-salariés de Suez fassent les frais de cette baisse : en effet, les garanties collectives ne sont assurées que durant les 15 premiers mois de leur reprise…Par ailleurs, la « tarification écosociale » décidée par la métropole est d’une portée très limitée. En matière d’écologie, la dégressivité du coût de l’eau est maintenue pour les entreprises, la tarification ne devenant progressive que pour les particuliers. En matière sociale, des aides et réductions sont accordées aux usagers qui ont de faibles ressources. Au lieu de suivre la revendication du collectif d’une gratuité pour tous des premiers m³, la métropole crée encore un système où l’usager doit démontrer sa précarité, avec les effets pervers de non-recours, d’effets de seuil, de stigmatisation…Enfin, n’oublions pas que Veolia est mouillée jusqu’au cou dans la colonisation israélienne.Bref, la mobilisation doit donc continuer pour une régie publique.

Correspondant