Publié le Vendredi 11 février 2011 à 14h25.

Petite enfance contre Delanoë

«Les responsables et adjointes des établissements de la Petite enfance de Paris en ont assez de la dégradation de leurs conditions de travail et de n’être considéréEs que comme " des gestionnaires " de la pénurie de moyens. Leurs principales missions d’accueil des familles et d’accompagnement des équipes pluridisciplinaires se voient supplantées par des tâches administratives, de plus en plus nombreuses. Le manque de moyens alloués à la petite enfance remet en cause le bon fonctionnement des établissements. Le sous-effectif permanent est générateur de tensions et d’épuisement pour l’ensemble des équipes. » Voilà ce que les responsables et adjointes écrivent aux parents en leur demandant d’adresser directement leurs paiements à la municipalité dans le cadre d’une grève administrative décidée en assemblée générale (AG).C’est sous les huées des personnels réunies en AG par l’intersyndicale que les personnels ont accueilli les propositions de la municipalité après une grève suivie par plus des deux tiers des responsables d’établissement et adjointes le 1er février. Manque d’effectifs dans les établissements, salaires inférieurs à de nombreuses municipalités de banlieue pour les responsables, surcharge de travail, tout cela est ressenti comme un mépris insupportable et un refus d’entendre la souffrance exprimée par les professionnelLEs. Il ne sera pas facile de gagner contre la politique de Bertrand Delanoë. Le maire de Paris refuse de créer des emplois, malgré l’accroissement continu des ressources de la capitale depuis 2001. L’utilisation de l’intranet de la Ville pour auto-organiser la grève, la mise en place de porte-parole des grévistes par arrondissement sont néanmoins des atouts pour coordonner l’action au jour le jour et durer. Le mouvement est suivi attentivement par l’ensemble des personnels qui s’étaient mobilisés massivement en 2006 et 2008 pour exiger des effectifs et à nouveau en 2010 avec le collectif « Pas de bébés à la consigne »1 contre le décret Morano dégradant les conditions d’accueil. Le 11 mars, tous et toutes ensemble, ils seront dans la rue avec Pas de bébés à la consigne qui appelle à agir pour un plan d’urgence d’accueil de la petite enfance.CorrespondantEs Ville de Paris1. www.pasdebebesalaconsigne.com