Lundi 14 décembre, les conducteurEs banlieue de Gare du Nord, du réseau de Saint-Lazare et des lignes C, N et U étaient en grève contre les attaques que contiennent les nouveaux « roulements », les plannings de travail, prévus pour 2021.
Ce genre de réaction reste traditionnellement « ligne par ligne ». Le fait que la riposte s’organise à une échelle un peu plus grande, par le biais de réseaux nés des tentatives diverses de coordination lors des grèves nationales de ces dernières années, est significatif.
Nouveaux roulements, nouvelles attaques
Chaque année les nouveaux roulements sont l’occasion pour la direction de s’en prendre aux conditions de travail et à la rémunération des conducteurEs. Comme dans le privé, il s’agit de réduire les effectifs et baisser les coûts. Sur Paris Rive-Gauche (Austerlitz et Montparnasse) la direction prévoit moins de « découchés », ces nuits passées hors du domicile avec moins de 9 h de repos entre deux journées de travail, ce qui est une façon d’économiser des primes. À Saint-Lazare, la direction augmente la charge de travail de 2 % à effectifs constants ce qui représente une quinzaine d’emplois « économisés » – les chiffres sont précis car les cadres dirigeants en sont fiers.
Une réaction simultanée
Face aux attaques, les conducteurEs ont réagi et de manière simultanée entre plusieurs gares. Il y a quelques semaines, celles et ceux de la ligne C du RER s’étaient déjà réunis à l’initiative des conducteurEs de Versailles. Le lundi 14 décembre ils et elles étaient en grève majoritaire, et se sont à nouveau rassemblés à Austerlitz pour interpeller la direction. La grève était aussi majoritaire aux dépôts de Mantes et de Saint-Lazare, au point que la direction a peiné à assurer un service d’un train sur trois en faisant rouler les chefs, et a procédé à des concessions substantielles dès l’après-midi, même si elle refuse pour l’instant de revenir sur les gains de productivité.
Plus difficile pour les mercenaires du « pôle fac », payés pour briser les grèves au niveau de l’Île-de-France, de nous remplacer quand on s’y met tous ensemble ! Pour les salaires, contre les cadences infernales, pour des embauches, le combat continue. La date du 4 janvier est envisagée par les conducteurEs d’Austerlitz et Saint-Lazare. D’autres services – les conducteurEs de manœuvre d’Ivry ou les aiguilleurEs de Paris Rive-Gauche – ont engagé un bras de fer sur des sujets similaires et pourraient avoir envie de s’y joindre.