Bastion des forces syndicales et un des derniers symboles d’un esprit collectif et solidaire, référence incontournable des valeurs d’une société progressiste, les services publics subissent néanmoins, les attaques des politiques austéritaires. Jusqu’à quand ?
À la fois vecteur de sens et de luttes, mais aussi étiquetée passéiste et corporatiste, on ne peut pas dire que ce soit le numéro un des luttes les plus « sexy » ! Son lien entretenu même avec raison avec le Conseil national de la Résistance en est la plus flagrante illustration. Comment ne pas faire plus « has been » que de s’intéresser à un héritage de la Seconde Guerre mondiale ?La chute du mur de Berlin a délimité la fin des trente glorieuses et de son contre-feu aux mouvements révolutionnaires de l’après-guerre, puis a marqué le déclin de l’ensemble des acquis sociaux. Fin des idéologies et d’un service public pour toutes et tous, aménageur d’un territoire et redistributeur d’une partie des richesses produites qui ne faisaient pas encore totalement le lit des bénéfices financiers. Démolition méthodique, détricotage à coups d’ouverture de capital, de privatisation et suppression de postes et prise en compte de sa nécessaire « modernisation ».Les choses s’accélèrent au gré des traités internationaux qui déverrouillent les serrures menant au magot depuis trop longtemps épargné, celui d’un marché et d’une clientèle captive : celle des besoins essentiels. Nous vivons une période charnière où la défense de « plus d’État » comme le disait Günter Grass est clairement posée.
À Guéret, une nouvelle fois...C’est aussi parler projet de société en commençant par sa structuration et sa démocratisation, aborder les débats de fond comme la gestion des ressources naturelles et du lien avec notre environnement, des luttes et leur rapport de forces, en imaginant que là aussi, il y a matière à créer, à l’instar de ce qui s’était déroulé à Guéret en mars 2005, où quelques CreusoisEs avaient eu l’audace de proposer une manifestation… nationale ! Voguant sur le mécontentement de 363 élus qui avaient menacé de démissionner collectivement face au recul de l’État dans ce territoire rural, quelques militantEs politiques, associatifs et syndicaux avaient imaginé de possibles convergences, le tout en pleine campagne contre le traité constitutionnel européen...On parlait d’un « effet boule de neige », mais qu’en est-il 10 ans après, alors que l’un des protagonistes est aujourd’hui président de la République ? L’enjeu est de taille dans une période où le manque de croyance en une possible alternative autre que celle du pire n’est pas envisageable par une majorité de la population. La rendre crédible est l’ambition du rassemblement qui se tiendra une nouvelle fois à Guéret le 13 juin prochain. 10 000 manifestantEs dans une ville de 15 000 habitantEs, c’est déjà un défi en soi.L’arc des forces partie prenante de l’initiative est large mais il ne suffit pas de mettre son logo sur un tract, il faut également mobiliser à la hauteur de sa volonté. Cette dernière ne peut pas se payer de mots car la réponse est bien sociale et politique. La bagarre ne fait que commencer et elle ne peut se satisfaire des mêmes recettes qui ont déjà échoué. Retraité ou actif, du public ou du privé, avec ou sans papier, jeune et personne âgée, homme et femme, associatif, politique, syndiqué ou élu, nous sommes tous des usagers… et des contribuables. À nous de décider si la gestion du bien commun, et plus globalement celle d’un début d’alternative au désordre mondial, sera au rendez-vous. Le monde marche sur la tête, à nous de le remettre sur ses pieds. Le 13 juin, on commence à Guéret.
Christian N’guyen
Programme des deux journées
Samedi 13 juinÀ partir de 10h : « village des services publics », stands, animation, débats, forum, restauration15h : manifestation19h - 02h : soirée concerts
Dimanche 14 juin9h30 - 13h30 : lancement des assises pour le service public du 21e siècle
Site : www.convergence-sp.orgFacebook : https://www.facebook.com/gueret.2015