« Un budget 2010 taillé pour les entreprises » titre le journal La Tribune à propos du budget de l’Etat présenté par Fillon. Il faut lire un budget taillé pour les patrons et les riches que l’État abreuve de nouvelles subventions au prix d’un déficit qui ne cesse de s’aggraver. La réforme de la taxe professionnelle leur rapportera 6 milliards d’euros auxquels s’ajoutent 700 millions dus à la suppression de l’impôt forfaitaire annuel.
Tout cela, bien sûr, en prime des milliards d’exonération de cotisations sociales…
Le déficit de l’État atteindra 140 milliards d'euros en 2009. Il était de 50 milliards en 2007 au moment de l’élection de Sarkozy. Cette dette sera financée par l’emprunt, emprunt auprès de la bourgeoisie, des riches auxquels l’État assure ainsi une véritable rente. Le service de la dette, le paiement des intérêts, est déjà un des postes budgétaires les plus importants. A cette rente viendra s’ajouter celle du grand emprunt de 100 milliards annoncé par Sarkozy… Au nom, dit Fillon, de la défense de l’emploi et de la compétitivité pour préparer la reprise.
Mensonge éhonté ! Étrange défense de l’emploi que la politique de réduction des postes dans la fonction publique (30000 rien que pour 2010). Cela ira en s’aggravant, au prix d’une dégradation constante des services publics. Et chacun sait bien que, dans le privé, les licenciements continuent, la précarité se généralise au nom de…la compétitivité.
La politique de l’Etat est une véritable fuite en avant qui ne répond en rien à l’intérêt général. Cette politique est entièrement au service des classes privilégiées contre les classes populaires. Contre elles, ce sera la taxe carbone, l’augmentation de 2 euros du forfait hospitalier.
Comble du cynisme, au nom de l’égalité, Fillon a repris à son compte la proposition de Copé de rendre imposables les indemnités journalières en cas d’accident du travail.
Cette politique de classe aveugle concentre toujours plus de richesses entre les mains d’une minorité, au détriment de l’immense majorité de la population. C'est une fuite en avant qui, loin de résoudre la crise, en prépare l’aggravation.
Yvan Lemaitre