Dans un communiqué publié le 15 mai dernier, les sociétés des journalistes de France 2, France 3 et Franceinfo dénoncent les dangers du projet macronien de suppression de la redevance audiovisuelle. Nous le reproduisons ci-dessous :
Durant la campagne présidentielle, le candidat Macron a promis la suppression de la redevance audiovisuelle. Rappelons que cette contribution annuelle de 138 euros (donc 11,50 euros par mois) constitue l’essentiel du financement des entreprises audiovisuelles publiques : France Télévisions, Radio France, Arte, France Médias Monde, l’INA et TV5 Monde.
Cette semaine, l’exécutif a annoncé (s’il obtient une majorité en juin prochain) vouloir mettre en œuvre la suppression dès cette année via un projet de loi présenté juste après les élections législatives de juin. Cet empressement à abandonner la redevance, sans être capable de dire comment elle serait compensée, ne peut que nous inquiéter très fortement.
D’une part, cette mesure menace les moyens de l’audiovisuel public. Le gouvernement assure que la suppression de la redevance va rendre du « pouvoir d’achat aux Français ». Mais dans le même temps il affirme qu’il va « garantir les moyens » de l’audiovisuel public. Deux injonctions contradictoires, qui ressemblent à un marché de dupes.
Soit l’État continue de financer l’audiovisuel public et mobilise de l’argent public, donc celui du contribuable. Soit il ne compense pas la fin de la redevance et réduit donc les moyens de l’audiovisuel public.
D’autre part, la redevance garantit l’indépendance du service public audiovisuel, en particulier de son information. Car c’est un impôt directement affecté au financement de l’audiovisuel public. Une fois voté, il ne dépend plus de la (bonne) volonté du pouvoir ou de ses (mauvaises) humeurs.
Nous Sociétés des journalistes de France 2, de la rédaction nationale de France 3 et de franceinfo.fr, défendons une information de qualité, indépendante et pluraliste, au plus près du quotidien des Français, et capable d’enquêter sur les pouvoirs politique et économique.
Nos journaux, nos magazines d’information, notre site internet en font régulièrement la preuve. Face à la prolifération des fake news, et à la concentration accrue des médias privés, il est vital pour la démocratie de maintenir une information de service public indépendante et de qualité.
Nous n’accepterons pas de voir l’audiovisuel public mis en difficulté, sans garantie pour son avenir et son indépendance.