Le 28 février, la chaîne emblématique de Bolloré C8 cessait d’émettre après avoir, de manière symbolique, diffusé Unplanned, un pseudo-documentaire de 2019, mensonger et violemment anti-avortement.
Contrairement à ce qu’elle a pu propager dans tout le groupe Bolloré, C8 n’est pas la seule chaîne qui a cessé d’émettre. NRJ12, dans la même situation, n’a pas crié à la censure politique, elle. L’extrême droite a donc livré une fois de plus son « récit » : une censure politique ciblée contre la chaîne Bolloré et ses porte-parole zélés, repeints pour l’occasion en défenseurs de la liberté d’expression !
Être diffusé sur la TNT n’est pourtant pas un droit des capitalistes sans contrepartie. Ces fréquences sont publiques, en nombre limité et prêtées gratuitement par l’État à des opérateurs privés. Gratuitement ! En échange, ils s’engagent à respecter un cahier des charges. Que C8 a piétiné allègrement ! Appels à la haine, fake news, outrances sexistes, racistes et réactionnaires lui ont d’ailleurs valu plus de 7,6 millions d’euros d’amende auprès de l’ARCOM.
C8 est devenu le porte-voix fidèle des extrêmes droites les plus décomplexées. Elle a joué un rôle déterminant dans la montée et la diffusion à une échelle de masse des idées les plus réactionnaires. Elle a participé, plus que tout autre média, à exploser la fenêtre d’Overton en dictant les sujets, les thématiques et les traitements racistes et antisociaux sur lesquels d’autres médias s’alignent désormais quotidiennement.
Parler de censure est d’autant plus ridicule que CNews continue d’émettre et de bafouer l’exigence de « pluralisme et de respect de l’indépendance de l’information » en donnant la parole aux mêmes fachos que sur les autres chaînes Bolloré. Des discours nauséabonds diffusés sur toutes les chaînes publiques comme privées, à la radio et dans la presse. D’ailleurs, les animateurs stars de C8 n’ont même pas eu le temps d’aller pointer à France Travail qu’ils étaient déjà tous recasés.
Contrairement aux travailleurEs de base que Bolloré a refusé de reclasser et laissé sur le carreau : ces soi-disant « 400 licenciements » dont l’État serait responsable ! Encore une contre-vérité d’extrême droite puisque 250 employéEs ont été licenciés par le groupe Canal+ sans aucun rapport avec la fermeture de C8. Comme l’indique la CGT, le groupe Bolloré, comble du cynisme, a utilisé ce prétexte pour licencier simplement plus de personnels. Contre les fachos, le combat continue !