Après le succès honorable du 7 septembre, à l’appel des organisations de jeunesse, arrive le 1er octobre appelé par l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires-USL-Union étudiante-UNEF, comme première journée de grèves et de manifestations de cette rentrée sociale.
La rentrée sociale se produit au sortir d’un été où Macron a réalisé un coup de force en refusant la nomination de Lucie Castets, en imposant le maintien d’un gouvernement démissionnaire au nom de la « trêve olympique ». Il a abouti à la coalition avec Les Républicains, et Michel Barnier comme Premier ministre, avec la bénédiction d’un RN en embuscade. Les négociations en cours promettent un gouvernement toujours plus à droite, raciste et réactionnaire.
Dans ce contexte, les promesses d’un retour au parlementarisme agité par les états-majors du NFP et une partie de la classe politique n’ont pas duré longtemps. L’impossibilité de consulter les lettres-plafonds du budget par la commission des finances ont montré l’absence de contre-poids démocratiques réels face à l’hyper-présidentialisme de la 5e République. Et l’annonce d’une éventuelle destitution de Macron relève bien davantage d’effets de manche que d’une politique concrète.
Un gouvernement d’austérité
Les tiraillements médiatiques entre Barnier et Macron sur une éventuelle hausse des impôts sont symptomatiques du positionnement de la macronie : aucun retour en arrière sur la politique menée depuis 2017 et les cadeaux fiscaux pour les capitalistes n’est envisageable. Cette mise en scène ne doit pas faire oublier que les deux partagent un accord fondamental sur la politique économique à mener : celle d’un budget d’austérité brutale.
Les premiers chiffres apparus nous préparent à de fortes attaques contre les services publics, en particulier contre le ministère du Travail ou encore de l’Enseignement supérieur et la Recherche. Cette politique de casse sociale va accompagner la restructuration en cours du secteur industriel, avec son lot de fermetures d’usines et de licenciements. Cela s’illustre notamment dans l’automobile, chez MA France ou Valeo.
Césure entre le politique et le syndical
Dans ce contexte, la réponse de l’intersyndicale n’est pas au niveau. Elle est celle d’une rentrée sociale ordinaire. L’unité contrainte et forcée des législatives qui a poussé les syndicats, et en premier lieu la CGT, à soutenir le NFP n’a pas duré. LFI et les organisations de jeunesse ont appelé au 7 puis au 21 septembre, et l’intersyndicale au 1er octobre.
Le repli de chacun sur son couloir et la césure traditionnelle entre politique et syndical empêche la construction d’une riposte d’ensemble. Cela rend d’autant plus urgent la construction de cadres locaux du Nouveau Front populaire pour mobiliser.
L’enjeu est d’unifier notre classe, toute notre classe. Face à un gouvernement qui va avancer sur une nouvelle loi immigration, face à un gouvernement toujours plus homophobe et transphobe, il faudra être tout aussi intransigeant sur la lutte contre les oppressions. C’est ce que nous porterons ce 1er octobre et après.
Sally Brina