4 conseils de discipline en plein mois de juillet. A trois reprises ceux ci ont voté le licenciement de 3 salariés.
D’autres conseil de discipline auront lieu en août (le 24) et en septembre. La direction veut faire payer cher aux gaziers et électriciens leur longue lutte victorieuse*. La direction devant la détermination des grévistes a du retirer son projet d’externalisation d’activités techniques et satisfaire les revendications notamment sur l’emploi. En sanctionnant durement les grévistes, la direction envoie un message brutal, elle criminalise les grévistes en identifiant leur actions à des fautes graves allant jusqu’à la suppression du droit au travail.
Derrière les conseils de discipline il faut aussi entendre la voix des actionnaires qui ont fait savoir par la voix de du PDG de ERDF que les conflits sociaux avaient un coût. C'est dans des situations semblables que l'on mesure la force d'un mouvement : 48 jours de grève, des menaces de sanctions à la pelle… malgré le mois de juillet les salariés présents ont répondu massivement aux appels aux débrayages de l’intersyndicale .
C'est un signal que la direction aurait tort de négliger. Des délégations de Freescale, eux aussi en butte à la répression, de Molex, en grève reconductible, sont venues apporter leur soutien mais dire aussi combien leur lutte était proche. C'est un deuxième signal que la direction aurait tort de négliger, la jonction de salariés en lutte est une idée qui fait son chemin et qui pourrait péter à la figure de tous ces dirigeants qui dans un même temps veulent augmenter le 20 % les tarifs de l'électricité pour les usagers et sanctionner les salariés.
Le NPA 31 a été présent lors de tous les appels a débrayage. L’AL, LO, NPA, PG ont apporté leur soutien aux gaziers et électriciens. Le PS 31, plusieurs fois sollicité pour s’associer à cette démarche unitaire, n’a pas donné suite, et le PCF 31 a décliné l'offre et préféré une démarche solitaire. Pourtant le communiqué national du PCF et du NPA du 6 juillet ne laisse aucun doute sur la pertinence de telles initiatives 2. D'autres échéances sont devant nous, à ERDF-GRDF en particulier, pour lesquelles il faudra encore développer un soutien unitaire toujours plus large.
Le NPA y travaillera sans relâche.
1. http://www.npa31.org/actualite-politique-locale/stop-a-la-repression-a-erdf-grdf.html
2. « […] Face à cette offensive, le PCF et le NPA pensent qu'il est urgent de contribuer aux luttes et à l'union la plus large autour des salariés pour revendiquer le droit à un emploi stable et bien rémunéré pour toutes et tous, l'augmentation des salaires et de tous les revenus, la défense et le développement de tous les services publics, mais aussi et d'abord le refus catégorique du recul de l'âge de la retraite.
Communiqué fédéral de la CGT Energie du 30 juillet : Conseil de discipline à Toulouse
Pas de trêve estivale pour la répression patronale. Pas de trêve non plus dans la solidarité des salariés.
Un salarié pourrait être mis à la retraite d’office pour avoir lutté et gagné, avec la population et les élus, le maintien du service public de proximité.
Le comportement revanchard de la direction qui a refusé de reporter les 3 conseils de discipline à la rentrée pour les traiter les 29, 30 et 31 juillet, en pleine période de vacances, n’a pas empêché plus d’une centaine de salariés de se rassembler à Toulouse pour dénoncer l’arbitraire porté sur 3 camarades de la CGT pour action collective.
Les salariés ne s’y trompent pas sur ce qui est attaqué par les directions car le résultat de leur lutte a permis :
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Le retrait du projet qui prévoyait 526 suppressions d’emplois,
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La création de 129 postes,
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L’embauche de 66 jeunes,
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La ré-internalisation de certaines activités,
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120 reclassements d’agents.
La procédure entachée d’innombrables vices, l’absence de toute preuve sur la responsabilité des camarades pris en otages par la direction, ainsi que le droit des accusés bafoués, ne doivent pas détourner les salariés d’une rentrée offensive pour décliner la mise en œuvre concrète du résultat de leur lutte.
Après plus de 12 heures de séance de conseil de discipline, malgré un travail méticuleux des représentants CGT à la CSP et, à l’instar de FILLON et HORTEFEUX qui depuis des mois appelaient à sanctionner les électriciens et gaziers, les représentants de la direction ont d’une même voix proposé la mise à la retraite d’office pour le camarade traduit ce jour en discipline.
La balle est maintenant dans le camp de l’autorité compétente qui, face à un dossier vide, devra prendre une décision qui pèsera sur la teneur du climat social de la rentrée.
Face aux parodies honteuses des conseils de discipline, la CGT s’engage à tout mettre en œuvre pour pousser toutes les procédures à leur terme et gagner l’annulation de toutes les sanctions qui seraient notifiées.