Le groupe Agrial a décidé de supprimer l’embouteillage à la cidrerie de Livarot dans le Calvados : à la clé, 27 postes supprimés sur 51 d’ici 2022.
L’entreprise, qui a touché 200 000 euros de subventions publiques cette année et qui possède un milliard de fonds propres, argue du vieillissement de l’outil de production, et pour cause : aucun investissement n’a été fait avec cet argent depuis trois ans.
Faible espoir de trouver un autre emploi
Pour appliquer ce PSE, la direction a mis en place un système de points pour touTEs les salariéEs du site en fonction de plusieurs critères dont l’ancienneté, les qualifications et le nombre d’enfants. Plus on a de points, plus on a de chance de rester. Ainsi, tout le site sera réorganisé et personne ne sait encore qui sera mis sur le carreau (quatre salariéEs seront licenciéEs dès septembre prochain). La moyenne d’âge est assez élevée et tout le monde habite dans les parages. L’espoir de trouver un autre emploi est faible et si deux autres sites de la branche proposent une dizaine de postes, ce n’est pas une réelle perspective pour les salariéEs ainsi mis en concurrence et dont les « heureux élus » devraient de toute façon déménager, car les sites se situent à plus de 100 kilomètres.
En réaction, les salariéEs comptent sur des cabinets d’expertise mandatés par la CFDT, seul syndicat présent à la cidrerie, pour mettre le nez dans les comptes des différents sites afin de prouver que le groupe n’est pas en difficulté. Ils et elles diffusent également des tracts dans Livarot, appellent à des rassemblements de soutien, envisagent de bloquer plusieurs magasins. Ils comptent aussi organiser des débrayages pour les prochains CSE. La perspective d’une coordination avec d’autres travailleurEs concernés par des PSE pour construire un front large contre les licenciements apparait comme très précieuse pour sortir de l’isolement et envisager une suite plus favorable.