Publié le Mardi 19 avril 2011 à 15h54.

Continental Clairoix : 520 salariés contestent leur licenciement aux prudhommes

Cinq cent vingt anciens salariés de l'usine Continental de Clairoix (Oise), qui a fermé début 2010, ont démarré lundi 18 avril 2011 une procédure devant les prud'hommes pour contester leur licenciement.

Ils réclament des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi du fait du caractère qu'ils qualifient d'illicite des suppressions de postes. Ces licenciements étaient "fondés prétendument sur un motif économique qui n'existe pas", a affirmé à l'AFP leur avocate, Marie-Laure Dufresne-Castets. Invoquant des surcapacités de production, l'équipementier allemand avait annoncé en mars 2009 la fermeture de l'usine de Clairoix, concrétisée au début de l'année 2010. L'avocate justifie aussi cette procédure, engagée en septembre dernier, par le fait que Continental n'a pas respecté, selon elle, "ses obligations de reclassement". Au 31 mars 2011, sur les mille cent treize anciens salariés de l'usine, trois cent quatre-vingts personnes étaient "actives professionnellement", plus de deux cents personnes étaient en formation et deux cent huit autres venaient d'achever leur formation, selon un point de la direction sur le reclassement. Environ deux cent soixante personnes ne cherchaient pas de travail, dont une centaine parce qu'elles ont la possibilité de faire valoir leur droit à la retraite, a indiqué un porte-parole de la direction. Ce dernier affirme que certaines personnes, devant les prud'hommes, "réclament des sommes à six chiffres en ayant parallèlement refusé huit offres d'emplois". Durant quatre jours, les salariés concernés par la procédure vont faire, avec la direction, l'objet d'une procédure de conciliation. "Un préalable obligatoire en matière prud'homale", rappelle Me Marie-Laure Dufresne-Castets. "A mon sens, la conciliation va échouer", estime-t-elle, soulignant qu'elle réclame "entre un an et quatre ans de salaires" de dommages et intérêts par salarié, alors que la direction propose "deux à trois mois", "des propositions totalement dérisoires", selon elle. Si la conciliation échoue, les deux parties seront renvoyées devant le bureau de jugement du conseil de prud'hommes le 18 octobre.