Pendant les quatre mois de mobilisation contre la loi travail, Hollande et son gouvernement au service du Medef auront été déstabilisés et le FN bien moins loquace qu’à l’accoutumée...
Le monde du travail et la jeunesse ont, durant des semaines, fait la démonstration de leur détermination et de leur aptitude à monopoliser la vie politique quand ils luttaient, unis. La loi travail est passée mais le combat continue contre son monde capitaliste !
La répression, c’est toujours pour la classe ouvrière, jamais pour les profiteurs et les patrons
C’est le même État qui assassine dans les quartiers populaires, mutile les syndicalistes, emprisonne les militantEs anti loi travail, licencie et détruit des vies, multiplie les guerres, sème le racisme et la misère. La mobilisation contre la loi travail a mis en lumière la violence d’État. Sous couvert d’état d’urgence se sont multipliés les contrôles au faciès dans les quartiers populaires, des travailleurEs et des jeunes qui auraient trop l’aspect du « musulmans d’apparence » de Sarkozy. Des dizaines de jeunes, de syndicalistes, de militants du mouvement, ont été mis en garde à vue et, pour un certain nombre d’entre eux, sont en attente de procès pour avoir simplement défendu notre présent et notre avenir, ainsi que la liberté de manifester !
Il ne se passe rien de grave pour les Balkany, Sarkozy ou autres Cahuzac, dont les dossiers sont pourtant bien chargés. Pendant que tous ces nantis continuent de se pavaner dans les médias, de faire tranquillement leurs petites affaires, voire se préparent à se présenter à l’élection présidentielle alors qu’ils ont profité sans limite de l’argent public, d’autres sont licenciés pour une malheureuse chemise arrachée, d’autres sont même condamnés à de la prison ferme pour avoir simplement défendu leurs emplois comme les Goodyear d’Amiens.
Pour les patrons et les puissants, le gouvernement a toujours déplié le tapis rouge, distribué les milliards et laissé la liberté totale pour exploiter et virer les salariéEs. Et la répression est brutale pour ceux et celles qui relèvent la tête et tentent de mettre en échec cette politique.
Pas question de se laisser faire, c’est dans la rue et par la grève que ça se passe
La mobilisation exemplaire contre la loi travail a donné une autre ampleur aux luttes trop souvent éparses mais qui ne cessent d’exister dans tous les secteurs salariés, où l’obsession patronale est de réduire à néant les droits ouvriers élémentaires. Depuis la rentrée, déjà, les travailleurs sociaux, les salariés de SFR, les enseignants des lycées menacés de sortir d’éducation prioritaire, les hospitaliers ont été au moins une fois en grève.
Cette mobilisation est aussi un révélateur pour une partie significative de la jeunesse et du monde du travail que nous n’avons rien à attendre du jeu institutionnel qui place au pouvoir celles et ceux qui au quotidien sont dans le camp des exploiteurs.
C’est l’unité de nos luttes, notre détermination à bloquer la machine à exploiter qui mettront au tapis la loi travail et le monde pourri qu’elle charrie.
La lutte continue !
Les 19 et 20 octobre, se tiendra le procès en appel des 8 Goodyear. Tout ça pour quoi ? Pour avoir défendu, sans relâche pendant sept ans, le maintien de leurs emplois. Durant ces sept ans, ils auront côtoyé une bonne brochette de voyous et de menteurs : de la direction de l’entreprise qui, en 2013, disait vouloir « limiter au maximum les conséquences sociales » de la fermeture, à François Hollande qui en 2011, disait défendre une loi contre les licenciements boursiers. Finalement, ce sont 1 143 salariés qui ont été mis sur la touche, il y a eu plusieurs suicides depuis la fermeture. Dans cette société capitaliste, où la majorité d’entre nous n’ont que leur force de travail pour survivre, perdre son travail, son salaire, c’est perdre toutes ses perspectives immédiates de nourrir sa famille, se loger et se soigner, sa dignité en somme.
Les 19 et 20 octobre à Amiens, nous aurons l’opportunité d’en faire un point de rencontres et de convergences de toutes celles et ceux qui sont frappés par la répression patronale et gouvernementale mais aussi de toutes les équipes syndicales combatives, de tous les militantEs de la grève qui pendant des mois ont occupé, manifesté, revendiqué ensemble et qui n’ont pas l’intention d’en rester là. La journée de mobilisation du 15 septembre a été une remise en jambes. Forts du nombre et de la détermination qui s’y est exprimée, nous devons poursuivre le combat. L’intersyndicale nationale a sonné la fin de la partie en ne proposant aucune perspective à part revenir en arrière, comme avant le 9 mars, où nous nous battions isolément, chacun dans notre boîte, dans notre secteur ! Alors que les licenciements pleuvent par milliers et que nos conditions de travail et de vie dégénèrent de jour en jour, que les travailleurs combatifs sont condamnées comme des criminels, les 19 et 20, montrons-leur la force et la détermination de notre camp social, Toutes et tous à Amiens !
Gaël Quirante