Publié le Jeudi 5 novembre 2015 à 23h46.

Contre-révolution contre le Code du Travail

Largement annoncée et couverte par les médias, la conférence de presse Valls-El Khomri lasse une impression d'improvisation et de dangereuse fuite en avant.

Improvisation quand au long terme :

- une commission de « sages » sous la direction de Badinter censée réécrire l'ensemble du Code du travail pour 2018, sot après la prochaine élection présidentielle…

- une modification en profondeur des cadres du dialogue social avec la réduction drastique du nombre de branches professionnelles (de 700 aujourd'hui à une centaine en trois ans) censée simplifier l'accès au droit dans les PME-TPE

Une fuite en avant dangereuse pour les salariés avec des mesures rapides (janvier 2015) en matière de temps de travail.

Mais le fond est plus transparent. Il est de déconstruire un droit du travail qui n'est plus un outil de protection des travailleurs/euses mais un moyen de “sécuriser” les entreprises, c'est-à-dire les profits, les dividendes et le pouvoir absolu de l'employeur sur les salariéEs.

La réduction du socle de base à un minimum (SMIC, durée légale du travail) réduira à néant le principe de faveur (l'application de la norme la plus favorable) déjà bien écorné par la multiplication des possibilités d'accords dérogatoires.

Le deuxième axe est celui du dialogue social. Une des difficultés est, dans l'ambiance « Air France » ou SMART ou Fonction Publique (PPCR) est de rendre crédible une méthode qui n'a pas fait ses preuves. Une grande partie du patronat y est en fait hostile et une partie du mouvement syndical, aiguillonnée par des salariéEs révoltéEs, également. Validation par des syndicats majoritaires électoralement, référendum, ne paraissent offrir des garanties suffisantes pour l'acceptation par les salariéEs de mesures régressives.