Publié le Lundi 21 janvier 2013 à 20h54.

Dépendance : les vieux ne sont pas des marchandises !

L'expulsion récente d'une personne âgée de 94 ans de sa maison de retraite privée, à la suite d'un impayé  de 40 000 euros, a suscité une vive émotion qui a conduit la direction de l'établissement à le regretter « vivement » et à prétendre être « attachée aux notions de valeurs humaines » !Ce cas révoltant pose le problème de la prise en charge des personnes âgées dans notre société. Leur situation a été dégradée par les politiques des différents gouvernements, les baisses des pensions de retraite, les attaques des services publics…De plus en plus de personnes âgées vivant dans les maisons de retraite n'ont plus les moyens de payer et sont contraintes de déménager pour aller vivre chez leurs enfants. Les pensions de retraite s'élèvent en effet à 1 000 euros par mois en moyenne pour les femmes et 1 500 euros pour les hommes, tandis que le coût moyen d'un séjour est de 2 000 euros !De Sarkozy à HollandeSarkozy avait promis une réforme sur la dépendance des personnes âgées. Loin de permettre aux personnes âgées de subvenir à leurs besoins, elle prévoyait, entre autres, de rendre obligatoire la souscription à partir de 50 ans à une assurance privée « perte d'autonomie ». Au nom du prétendu déficit de la Sécu, il s'agissait de faire payer la population et de faire des cadeaux aux assurances privées. Hollande a reporté la réforme à 2013 ou 2014. Si elle a lieu, il prévoit de la financer par une augmentation de la CSG (Contribution sociale généralisée déjà payée à 85 % par les salariés). Une autre façon de faire payer la population.La prise en charge des personnes âgées devrait être assurée par un service public et non par des établissements privés qui considèrent la vieillesse comme un secteur marchand qui doit être rentable ! Comme pour les retraites, la maladie, la prise en charge de la perte d'autonomie des personnes âgées est une question de répartition des richesses. Elle devrait être assurée à 100 % par la Sécurité sociale financée entièrement par la part patronale des cotisations. Or, la volonté des patrons de se débarrasser du paiement de leurs cotisations montre l'enjeu du combat que nous avons à mener.Isabelle Larroquet