Publié le Mardi 14 septembre 2021 à 16h00.

Le DITEP de Revigny en grève

Pourquoi cette grève interprofessionnelle et illimitée depuis plus d’une semaine ?
 
Travaillants dans le médico social privé associatif, nous accueillons en milieu ouvert, internat et semi-internat des enfants orientés par la MDPH parce que souffrants de troubles des conduites et du comportement.

Nous sommes éducateurs, éducatrices, membre des services généraux, psychologues, maitresses de maison, psychomotriciennes.

Le mouvement de grève du Dispositif Institutionnel (désintégré) Thérapeutique Educatif et Pédagogique (Ditep) de Revigny a commencé le 6 septembre 2021. Il est venu se confronter à une politique abusive qui brise de plein fouet les valeurs qui sous-tendent et portent à chaque instant nos métiers, dans un secteur depuis trop longtemps marqué par de nombreuses et inacceptables carences : rémunérations insuffisantes , manque de place en pedo-psychiatrie(…).

Nos conditions de travail sont dégradées : postes non pourvus nos locaux vétustes, salariés entassés dans les bureaux, repas pris dans ces mêmes bureaux voire dans les sanitaires...) et notre santé, tant physique que psychique, a été mise à mal par l’année écoulée (5 directeurs en 2 ans, non remplacement des collègues malades ou cas contact…).
 
Nous agissons également en réponse à une loi discriminatoire et en soutien à nos collègues suspendus sans salaire pour « non présentation du pass sanitaire» et en réaction à ces sanctions inacceptables et discriminatoires. 3 collègues : éducateur technique et éducateur scolaire et PMO ont été mis à pied sans rémunération dès jeudi 2 septembre.
 
Mais plus encore, nous dénonçons des conditions de travail dégradées qui mettent à mal jusqu’à nos valeurs éthiques et professionnelles : postes non pourvus à différents niveaux de l’institution (éducateurs, psychomotricien, direction d'établissement), un turn-over important, la suppression du télétravail qui était jusqu’alors fortement encouragé depuis le confinement et qui permettait de désengorger les bureaux afin de limiter les risques sanitaires.
 
Depuis bientôt deux semaines notre établissement est paralysé, la grande majorité des personnels en contact direct avec le public étant en grève. Nous sommes conscients que les jeunes que nous accueillons et leurs familles se retrouvent démunis et isolés, en souffrance parfois sans notre soutien, et réclamons donc les moyens nécessaires pour réaliser les missions qui nous sont confiées par les pouvoirs publics.

Nous désirons leur rappeler ici l’impossibilité qui est la nôtre d’exercer nos métiers sans certains pré requis indispensables :  le respect de l’intégrité psychique et physique de chacun de nous, le respect de nos libertés individuelles fondamentales de citoyen.

Notre grève continuera tant que notre direction et les autorités administratives qui encadrent notre secteur n’entendront pas nos revendications : nous ne pouvons pas travailler correctement auprès d’enfants et d’adolescents en difficulté sans être nous même dans un climat de sécurité.
 
Le personnel du DITEP en grève (23 personnes sur 40)