Publié le Mardi 29 novembre 2011 à 19h04.

Essai : Répression et discriminations syndicales (Coordonné par Louis-Marie Barnier)

La répression syndicale est un élément omniprésent dans les relations de travail en France. Faire taire les syndicalistes et les salariés qui troublent le climat serein nécessaire à l’exploitation, est une conception particulière des relations sociales en France. Pourtant, elle est ignorée, tue, écartée, admise. Cette note de la Fondation Copernic vise à relever le défi : mettre le projecteur sur cette pratique courante, l’analyser, proposer quelques pistes pour s’y opposer et suggérer les bases d’un observatoire unitaire de la répression syndicale.

La répression est mal cernée : l’élément le plus visible en est sans doute le nombre, recensé par les inspecteurs du travail, d’éluEs et mandatéEs licenciéEs chaque année et dont le licenciement fait l’objet d’une procédure spéciale. Plusieurs cas emblématiques mettent régulièrement au grand jour cette pratique patronale qui concerne des milliers de militantEs supportant petits harcèlements quotidiens, retards de carrière, licenciement, procès…

Cette répression structurelle ne peut être comprise qu’en y intégrant son complément, la promotion d’un dialogue social qui peine en France à trouver sa place. La répression agit alors comme une pression permanente pour pousser le syndicalisme à s’inscrire dans ces relations, en excluant les syndicalistes rebelles, voire en réprimant un syndicalisme combatif par une discrimination collective. Autant d’éléments qui obligent le mouvement syndical à consacrer une énergie importante à sa propre défense, au nom du droit des salariés à s’organiser.

Les militantEs et sections syndicales qui résistent restent isoléEs, avec souvent pour seule issue le recours juridique. Les grandes centrales syndicales, qui ont toutes un secteur juridique, n’en font pas un objet de campagne publique, alors que ce droit est essentiel à l’expression et à la revendication. Cette proposition d’un observatoire de la répression syndicale ne pourra naître qu’en étant reprise par l’ensemble du mouvement syndical et social, pour que cesse ce déni démocratique.

L-M. B.

Image retirée.