Publié le Jeudi 1 janvier 2015 à 06h39.

Faire payer les pauvres

Une sympathisante des Yvelines nous a écrit : « Heureuse bénéficiaire de l’ASS, j’ai envoyé au parti une maigre contribution, mais contribution quand même (10 euros), et ai transmis le message à une dizaine d’éventuels sympathisants. Je profite en outre de l’occasion pour vous demander de lancer une alerte...

Le gouvernement envisage de fusionner les deux minimas sociaux que sont le RSA et l’ASS. Or pour une personne seule, le RSA s’élève à 509 euros par mois, mais un forfait de 61 euros est déduit si la personne perçoit une allocation logement. L’ASS s’élève à 16,10 euros par jour, soit 483 euros pour un mois de 30 jours, mais sans déduction de forfait si aide au logement. Le calcul est donc simple : RSA = 448 euros / ASS = 483 euros (30 jours) ou 499,10 euros (31 jours). »

Le gouvernement projette de se livrer à une espèce de mécano entre ce que l’on appelle les « minima sociaux » sans tenir compte des personnes concernées et du fait que quelques dizaines d’euros mensuels supplémentaires représentent des sommes importantes pour elles.

Mais tout cela vient de loin ! L’ASS (allocation de solidarité spécifique) est une allocation chômage soumise à des conditions. Elle a été créée en 1984, et avant cette date, tous les chômeurs relevaient du même régime. En 1984 (sous Mitterrand), les privéEs d’emploi de longue durée ont été sortis de l’Unedic, « sans le moindre débat public » note le sociologue Robert Castel, et renvoyés à un régime « de solidarité » (sic). Au fil du temps, l’ASS va perdre du pouvoir d’achat et augmenter moins vite que les allocations Unedic, tandis que l’accès à cette allocation va devenir plus difficile.

La fusion envisagée porterait un coup supplémentaire aux droits des chômeurs de longue durée. Une fois, il s’agit de faire payer les pauvres.