Publié le Vendredi 13 octobre 2017 à 15h00.

La mascarade du « dialogue social » se poursuit

Jeudi 12 et vendredi 13 octobre, représentantEs des salariéEs et du patronat était reçus par Macron pour de premiers échanges sur la réforme de la formation professionnelle et de l’assurance chômage.

 Le premier objectif du gouvernement est de faire passer l’idée que le dossier des ordonnances s’attaquant au Code du travail est définitivement classé. Faire passer l’idée que toutes les mobilisations envisagées pour les semaines qui viennent sont inutiles.

 Une nouvelle mascarade

Pour cette seule raison, les organisations syndicales de salariéEs, à tout le moins, celles qui se prononcent encore contre les ordonnances auraient dû refuser de ce rendre à ces rendez-vous. Alors évidemment, pas étonnant que les représentantEs de la CFTC ou de la CFDT aient participé de bonne grâce à cette nouvelle mascarade. Mais ceux et celles de la CGT, de FO voire de la CFE-CGC discréditent par là même toute velléité de vouloir continuer la bataille contre les ordonnances. On passe au point suivant de l’ordre du jour macronien.

Pour le gouvernement il s’agit de tenter de reproduire le déroulement qui a plutôt bien fonctionné cet été sur les ordonnances. Macron ouvre le bal, puis passe la main à Philippe et Pénicaud qui recevront les « partenaires sociaux » à Matignon du 17 au 19 octobre.

 Sur la formation professionnelle

Pour autant, dans ces deux dossiers les choses pourraient être d’une certaine façon plus compliquées que sur le Code du travail. En effet le MEDEF peut se retrouver au coté de certaines organisations syndicales dans les deux cas.

Pour la formation professionnelle l’enjeu est double : qui détermine les formations et leurs contenus et comment est organisé et réparti le financement. Sur le premier point le MEDEF est demandeur pour garder, voire élargir ses prérogatives, tout en étant prêt à un certain partage avec les syndicats de salariéEs, le tout en gardant la possibilité d’utiliser une partie des infrastructures de l’Éducation nationale. Du coté du financement, l’ensemble des « partenaires sociaux » souhaite garder la gestion d'une manne indispensable à l’existence de certains.

 Sur l’assurance-chômage

Pour l’assurance-chômage l’enjeu est double également. D’une part le financement où, là encore les postions du patronat et de certains syndicats de salariéEs peuvent converger. La volonté du gouvernement est de s’attaquer au salaire socialisé en remplaçant tout ou partie des cotisations sociales par une augmentation de la CSG. L’élargissement aux salariéEs démissionnaires et aux indépendantEs pourrait servir de prétexte et de monnaie d’échange à de nouvelles attaques contre les droits des chômeurEs.

L’autre enjeu réside dans la gestion de l’assurance-chômage. Il s’agit de prérogatives et de moyens considérables dont ni le MEDEF ni les confédérations qui en ont assuré un jour ou l’autre la gestion n’ont envie d’être dessaisis.

Autant dire que pour bloquer ces nouvelles attaques, des négociations entre prétendus « partenaires sociaux » seront aux mieux inutiles.Pire : comme pour les ordonnances ou la loi El Khomri, l’acceptation des règles du dialogue social est un obstacle à la mobilisation.

 Robert Pelletier