Publié le Mardi 7 juillet 2009 à 15h47.

Le droit à la paresse 

Les gouvernements profitent souvent de la période estivale pour faire voter des lois antisociales importantes. Cet été ne dérogera pas à la règle et la principale attaque contre les salariés portera, cette année, sur l’extension et la banalisation du travail du dimanche.

 

 

Cette loi, soi-disant tant attendue par les salariés, aura, selon Henri Guaino, « une portée limitée » et elle ne touchera donc pas l’ensemble des salariés. Autres arguments mis en avant pour défendre cette loi, la majoration de la rémunération et le volontariat. On n’imagine très bien ce que cela peut donner dans la période actuelle de licenciements et de chômage.

En fait, cette de loi s’insère dans une stratégie globale de remise en cause de la durée légale du travail. C’est pour cette raison que Sarkozy y tient tellement. Elle permet encore plus de flexibilité et rend les salariés toujours plus corvéables. Contrairement à ce que veut bien nous faire croire le gouvernement, travailler le dimanche ne permettra pas de gagner plus et ne créera pas de nouveaux emplois.

Cette loi s’inscrit totalement dans l’offensive de Sarkozy et de son gouvernement contre les acquis sociaux de l’ensemble du monde du travail. Au moment où l'Insee prévoit la destruction de 700000 emplois cette année, où le chômage atteint des chiffres records et touche l’ensemble des salariés, l’urgence est de travailler moins pour travailler toutes et tous. Pour cela, il faut répartir le travail sans diminution de salaire et abaisser le temps de travail jusqu'à l'embauche de tous les travailleurs aujourd'hui privés d'emploi ou condamnés à des emplois précaires sous-payés.

Nous ne pouvons pas nous contenter de défendre le dimanche comme jour de repos: il nous faut reprendre, plus globalement, la bataille de la réduction du temps de travail. Cette bataille, c’est celle de l’emploi mais aussi du temps libre, des loisirs, de la grasse matinée. Cette bataille, c’est celle du droit à la paresse. 

Sandra Demarcq