Publié le Mercredi 22 février 2012 à 12h22.

Le Medef déclare sa flamme à Sarkozy

Larence Parisot a exposé les demandes du Medef qui, par bien des aspects, rejoignent le programme de Sarkozy.

Mardi 14 février, jour de la Saint-Valentin, le Medef est entré en campagne en présentant ses desiderata pour le prochain quinquennat. Selon la patronne des patrons, Laurence Parisot, les entreprises ont besoin de « respirer », besoin de « nouveaux horizons, de nouvelles frontières, besoin de conquérir », afin de retrouver leur compétitivité. Et pour cela, la recette est sans ambiguïté : baisse des cotisations patronales, flexibilité accrue du travail, fin des 35 heures, recul de l’âge légal de départ à la retraite, toujours moins de fonctionnaires... En tout une vingtaine de propositions. 

L’objectif affiché du Medef serait d’arriver à zéro déficit en 2015 et pour cela il faut donc faire deux fois plus d’économies sur les dépenses publiques mais sans augmenter les impôts : « Certaines niches fiscales doivent être supprimées, mais pas question de créer de nouvel impôt pour les entreprises et pour les particuliers », a prévenu Laurence Parisot. Réduire les dépenses publiques, cela veut dire, pour le Medef, en finir avec la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux... et mettre en place celle du non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois.

En cinq ans, Sarkozy a déjà supprimé 170 000 postes. Il y a fort à parier qu’il sera sensible à la sérénade du Medef sur ce sujet. Mais cela n’est toujours pas suffisant, il faudra aussi reculer l’âge légal du départ à la retraite car selon Laurence Parisot : « 62 ans, ce n’est pas suffisant pour garantir notre régime ». « Une notion devrait rythmer la campagne, celle de l’employabilité compétitive » a-t-elle déclaré. Traduction officielle : donner à chaque salarié les compétences nécessaires pour s’adapter aux évolutions du marché de l’emploi, passer d’un métier à un autre au sein de son entreprise. En clair, développer la flexibilité et la précarité et en finir avec les garanties pour les salariéEs qui existent encore dans le code du travail.

Le Medef appelle de ses vœux une grande réforme de la formation professionnelle. Sa proposition : plus les entreprises investissent dans des formations, plus leurs cotisations pour l’assurance chômage baisseront. Il s’agit également de supprimer la taxe sur la formation professionnelle. Le Medef propose aussi de rendre dégressives les indemnités chômage dans le temps pour « renforcer la caractère incitatif du retour à l’emploi ». Deux thèmes – la formation et les indemnités chômage – que le candidat Sarkozy a d’ores et déjà repris.

Autre solution au service de la compétitivité : la fixation de la durée effective du travail devrait relever exclusivement de l’accord collectif, ou à défaut du contrat de travail. On en revient aux accords compétitivité-emploi du gouvernement annoncés par Sarkozy, il y a quelques semaines. Avec, en filigrane, la volonté de briser les 35 heures. 

Ces desiderata sont d’ores et déjà défendus par le candidat Sarkozy qui s’est fait depuis un quinquennat le plus fidèle des serviteurs. À nous de leur dire « de l’air, dégagez » !

Sandra Demarcq