On nous le répète assez comme cela sur tous les tons et sur toutes les ondes : c’est la crise !Pour le patronat et le gouvernement il faut que nous fassions des efforts sur nos salaires, nos emplois, nos conditions de travail et nos retraites. Les temps sont durs pour tout le monde et même pour les sociétés du CAC40 qui n’ont engrangé que 41,5 milliards d’euros de bénéfices au premier semestre 2010, soit une hausse de 87 % sur un an. Et ceux qui criaient à la quasi-faillite il y a à peine un an s’en tirent le mieux puisque BNP-Paribas est à la deuxième place des entreprises qui voient leurs profits exploser. Mieux encore, ces groupes ont dans leurs caisses environ 146 milliards d’euros de trésorerie pour mieux remplir les poches de leurs actionnaires. Pour arriver à de tels résultats, ces entreprises ont supprimé près de 40 000 emplois en cinq ans. Et, cerise sur la gâteau, en 2009, les sociétés françaises ont obtenu 172 milliards d’euros d’exonération de cotisations sociales et de cadeaux fiscaux. Alors, au moment où le gouvernement vient de promulguer sa loi injuste sur les retraites avec comme principal argument le déficit de 10 milliards d’euros du régime général, comment ne pas penser que pour préserver notre système par répartition, entre autres, nous devons prendre sur ces bénéfices pour profiter tous et toutes de nos retraites. Leur crise économique est toujours là. Le patronat et le gouvernement ont comme projet de continuer à nous en faire payer durement la facture. Et pour continuer à s’enrichir, ils aggraveront encore plus l’exploitation en réduisant les salaires, en supprimant des emplois, en détériorant encore plus nos conditions de travail. Face à cela, le mouvement ouvrier, la gauche sociale et politique doivent comprendre l’ampleur de leurs projets et, sans attendre 2012, doivent reconduire les résistances.
Sandra Demarcq